Ernest et Célestine par Cinemaniaque
C'est l'histoire d'une souris qui rêve de découvrir le monde d'en haut, quitte à rencontrer des ours sur son passage. C'est l'histoire d'un ours mal léché qui a faim, très faim. C'est l'histoire de leur rencontre, de leur aventure contre les préjugés et, surtout, de leurs bêtises. Quiconque connaît un peu les trublions Patar & Aubier (Panique au village, Pic Pic & André) sera surpris de voir un film aussi léger et enfantin qu'Ernest et Célestine. Rien d'étonnant quand on sait que le troisième larron de cette aventure est Benjamin Renner, jeune cinéaste surdoué quand on voit la qualité de son court de fin d'études, La queue de la souris (http://www.youtube.com/watch?v=oOMFPNKm3SU) dont on retrouve la patte évidente dans la réalisation, à l'animation d'une fluidité admirable et à une audace visuelle constante (l'aquarelle, bien sûr, mais aussi une ou deux séquences plus expérimentales). Mais puisqu'un film d'animation ne peut pas se reposer entièrement sur son visuel, il faut saluer le scénario d'une finesse dentelière signé Daniel Pennac, dont l'humour et l'intelligence trouvent dans les (excellents) doublages de Lambert Wilson et Pauline Brunner de formidables tremplin. Oui, je sais, j'emploie un nombre abusif de superlatifs dans cette critique, mais résumer Ernest et Célestine à ses auteurs (Renner au visuel, Patar & Aubier au son, Pennac au scénario) ne serait pas rendre justice à l'un des plus beaux et des plus aboutis dessins animés qu'on ait pu voir depuis longtemps sur grand écran. Rien que ça.