Escalation
Escalation

Film de Jimmy Mak (2023)

Tout comme il existe un petit monde de la série B d’action en DTV aux Etats Unis, et ce depuis des lustres, il existe un petit monde de la série B d’action en DTV au Canada, même si bien moins développé et plus récent. On pourrait citer des films tels que Enhanced (2019), Riot Girls (2019), On The Ropes (2018) ou Kill Order (2017). Ce Kill Order, il signe les premiers pas en tant qu’acteur principal de Chris Mark, cascadeur durant 17 ans dans l’industrie hollywoodienne puisqu’on trouve à son CV des cascades et ou chorégraphies sur des films tels que X-Men Dark Phoenix, Suicide Squad, Warcraft Le Film ou encore XXX Reactivated, sous la houlette de son frère James Mark, également cascadeur et chorégraphe. Un homme de l’ombre qui tente sa chance sur le devant de la scène indépendante canadienne, enchainant des tous petits rôles dans des séries (Warrior, The Boys, Future Man) entre deux projets plus « importants » (notez les guillemets) tels que Enhanced (2019) ou Escalation (2023), le film du jour, son dernier en date, sur lequel je suis tombé au détour d’un clic de souris sur un obscur site parlant d’obscurs films. Je vais vous spoiler d’entrée de jeu, ce n’était pas terrible…


A l’heure où j’écris ces lignes, difficile de savoir quoi que ce soit sur cet obscur Escalation. A part une bande annonce disponible sur Youtube, aucune chronique sur la toile (du moins en anglais et en français). Le film n’a même pas de moyenne IMDB ou Rotten Tomatoes. Sur Letterboxd, ce n’est guère mieux, avec deux avis ne dépassant pas les 10 mots chacun et pas d’accord l’un avec l’autre. Bref, tout cela pour dire que voilà, vous n’entendrez peut-être jamais parler de ce film (il n’est pas encore disponible chez nous) et ce n’est pas bien grave en soi. Il s’agit de la première réalisation d’un certain Jimmy Mak qui, à en croire IMDB, n’avait même pas de court métrage à son actif, et à qui on a donné un tout petit budget pour réaliser un polar d’action avec des scènes d’arts martiaux. L’histoire d’un ancien policier, Chris, dont le père a été tué en service, qui un soir va retrouver son frère à moitié mort devant chez lui, abattu par des ripoux, mais qui aura eu le temps de lui donner sa caméra frontale avant de pousser son dernier souffle. Ni une ni deux, le voilà poursuivi par les anciens collègues de son frère qui aimeraient récupérer cette caméra afin d’effacer toutes les preuves de leur corruption. Chris, aidée par une jeune détective, va devoir prouver son innocence tout en se vengeant de ceux qui ont tué sa seule famille. Escalation est un polar somme toute assez classique, avec pas mal de clichés et surtout un scénario assez prévisible dans le sens où, dès la première apparition de certains policiers, on sait, de par leur comportement, de par leur tête de con, qu’ils sont corrompus et qu’ils vont tout faire pour récupérer ce qui pourrait les faire tomber. Le mini-twist lors du final se voit trop venir et donc ne surprend guère.


L’intrigue est un peu mollassonne et, il faut l’avouer, pas très passionnante. La faute aussi à des acteurs pas toujours très convaincants, au jeu allant du correct au pas bon du tout. La direction d’acteurs est parfois tout simplement aux fraises et n’aide pas à rendre certaines scènes plus intéressantes et à nous plonger dans l’histoire, aussi simple et déjà vu soit-elle. Nina Kiri (The Handmaid’s Tale), avec ses faux airs d’Aubrey Plaza, s’en sort correctement, mais Cindy Sampson (Supernatural) ou George Tchortov (Kick-Ass) sont à côté de la plaque. Restent les scènes d’action qui permettent au film de ne pas tomber dans l’étron intergalactique, non pas qu’elles soient géniales, loin de là, mais qui parfois ont un petit quelque chose même si on a l’impression qu’elles ont été réalisées par deux personnes différentes. Parfois, c’est mou, lent, pas très précis, pas très bien mis en scène. Mais de temps en temps, à l’inverse, lorsqu’elles sont un peu plus martiales à l’instar de celle du bowling, elles valent le coup d’œil sans être exceptionnelles, essayant parfois de singer le cinéma de Hong Kong des années 2000 (période SPL / Flashpoint), avec des plans larges, des enchainements de plusieurs coups sans coupe et même quelques prises de MMA façon Donnie Yen. Sur l’action, on sent clairement l’envie, même s’il n’y a pas le talent nécessaire à la réalisation pour mettre ça en application. Il en résulte une bobine très dispensable, pour ne pas dire médiocre, qui aurait pu avoir sa place dans les années 90 une deuxième partie de soirée d’un samedi soir sur TF1 (souvenez-vous, Hollywood Night).


Escalation est une série B sans le sou qui peine à convaincre avec son histoire de ripoux et d’ancien flic qui va faire justice soi-même. A peine sauvé du néant par quelques moments d’action corrects, vous pouvez économiser 1h30 de votre temps.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-escalation-de-jimmy-mak-2023/

cherycok
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le 3 oct. 2023

Critique lue 33 fois

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