Sorti en 1960 ce péplum est l'un des derniers films réalisés par Raoul Walsh, sur un scénario co-écrit par le grand borgne lui-même en compagnie de Michael Elkins, reprenant un premier jet pondu une dizaine d'années plus tôt et prévu à l'origine pour Henry King. Bénéficiant des importants moyens de la 20th Century Fox, le film est co-produit par la compagnie italienne Titanus, c'est pourquoi on retrouve pas mal de Transalpins au casting dans la plupart des seconds rôles, mais aussi Mario Bava, ici directeur de la photographie et parfois crédité comme co-réalisateur. Esther et le Roi, enfin, fut tourné en Italie et remporta un vif succès de part et d'autre de l'Atlantique.


Il faut dire qu'il y a de quoi se régaler. Dès la scène d'ouverture, où l'on voit le roi des Perses Assuérus (également connu sous le nom de Xerxès) rentrer victorieux d'une campagne en Égypte, entouré de milliers de figurants magnifiquement costumés, on en prend plein les yeux. Richard Egan, qui interprète le roi en question, dégage une grande prestance, et le duo qu'il forme avec Joan Collins, l'Anglaise aux yeux de biche qui joue Esther, fonctionne à merveille.


Hélas les promesses initiales ne sont pas vraiment tenues puisqu'à son retour à Suse le film s'enlise quelque peu dans des intrigues de cour. Haman, le cruel premier ministre, s'est mis à persécuter les Juifs en l'absence de son souverain, et commence à échafauder ses plans pour le renverser. Mardochée, l'influent conseiller hébreu, s'oppose à Haman en mettant dans les pattes du roi la jolie Esther, pourtant promise à un autre, escomptant que la douceur de sa nièce imprègnera Assuérus et le ramènera à de meilleures dispositions envers son peuple. Bref, ça complote et ça dragouille dans le harem, mais tout ça manque cruellement d'action et de grandes scènes épiques. Dommage, par exemple, que la montée en puissance d'un certain Alexandre dans la Grèce voisine ne soit pas davantage exploitée...


Au final, malgré la qualité de la réalisation, des acteurs et des décors, Esther et le Roi s'avère hélas un peu pompeux, dogmatique et ennuyeux.

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le 2 mai 2019

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The Maz

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