Estomago
7.1
Estomago

Film de Marcos Jorge (2008)

La prise de pouvoir par les fourneaux

C'est un peu triste que le film repose sur un style aussi maladroit, maniant beaucoup de stéréotypes à travers ses personnages, appliquant une grille de lecture parfois proche du téléfilm, et se reposant sur une structure parallèle aussi artificielle. Parce qu'il y avait clairement de la matière, dans cette comédie culinaire sociale, pour faire quelque chose de plus agréable au palais.


Déjà, les références. On cite souvent "Le Festin de Babette" quand on parle de film sur la bouffe et sur son pouvoir social... Peut-être, en effet. Il y a aussi un peu de "Un Prophète" (sorti deux ans plus tard) dans l'élévation au sein d'un univers carcéral. Mais dans une toute autre thématique, et avec une approche bien différente. Soit donc deux périodes dans la vie du protagoniste, présentée de manière incertaine et éclatée du point de vue de la chronologie, avant de laisser apparaître un ordre logique : la période cuistot puis la période prison (et aussi cuistot).


"Estomago" introduit la cuisine comme une source de pouvoir, comme une capacité stratégique que l'on soit dans une prison ou à l'extérieur. Pour étayer son propos, malheureusement, une tripotée de personnages secondaires aux traits forcés papillonnent autour de Nonato, de la prostituée gourmande et rentre-dedans au petit caïd autoritaire en prison.


Assez vite, les allers-retours entre passé et présent, entre ville et prison, deviennent lassants et de moins en moins justifiés. D'autant plus que le film force le trait, sur la fin, sur l'innocence du protagoniste qui était tombé amoureux de la prostituée, en passant des cuisines d'un snack à celles d'un grand restaurant. Beaucoup de redite entre les deux temporalités, et une certaine maladresse dans la mixtion bouffe / sexe / violence / pouvoir.

Morrinson
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top films 2008, Avis bruts ébruités, Mon cinéma brésilien et Cinéphilie obsessionnelle — 2019

Créée

le 14 mai 2019

Critique lue 152 fois

Morrinson

Écrit par

Critique lue 152 fois

D'autres avis sur Estomago

Estomago
kaphee
6

Critique de Estomago par kaphee

La faim désigne la sensation, apparaissant après un certain temps sans manger, qui pousse un être vivant à rechercher de la nourriture Même pas faim.

le 1 déc. 2011

Estomago
alexlenormand
8

Cuisine psychopate

Un film original et une bonne surprise ! Joao Miguel est tout simplement excellent dans son rôle du mec un peu paumé à l'allure simple qui devient cuisinier "par hasard" et cache ainsi habilement son...

le 11 sept. 2011

Estomago
Cine2909
6

Critique de Estomago par Cine2909

Cuisine et cinéma font souvent bon ménage notamment lorsque c'est préparé avec autant de saveur. Difficile de ne pas se lécher les babines devant ses coxinhas qu'on a envie de dévorer à travers...

le 9 janv. 2011

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

138 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11