Retour à Koker.
Ce qui frappe toujours chez Kiarostami, c'est sa manière singulière de saisir le temps pour appréhender le réel. Son projet de cinéma, c'est de saisir la vie - ou ce qu'il en reste comme ici ; et...
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le 31 janv. 2015
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Une oeuvre fascinante, à mi-chemin entre le docu-fiction et la fable philosophique. En formidable homme de terrain Abbas Kiarostami noie littéralement sa caméra dans le décor d'un continent sinistré, teinté de couleurs chaudes et parfois proche du trompe-l'oeil.
Parfaitement représentatif du travail du réalisateur iranien Et la vie continue écarte au maximum tous les artifices du cinéma contemporain ; construisant son récit à renfort de longs champs-contrechamps Kiarostami rend son dispositif narratif pratiquement invisible, nous immergeant au coeur des retombées du séisme ayant sévit aux alentours de Téhéran au début des années 90. Montrant le quotidien des iraniens ( gens de peu pour la plupart ) le cinéaste retranscrit parfaitement l'existence d'un monde aux antipodes de notre société occidentale, d'une population davantage encline à l'acceptation et l'abnégation.
En reprenant le motif de l'adulte accompagné - guidé, presque - par l'enfant ( motif utilisé de manière récurrente dans son Oeuvre, aussi bien dans les magnifiques Au travers des Oliviers et Le vent nous emportera que dans les plus conceptuels Ten et ABC Africa ) Abbas Kiarostami signe un conte rayonnant de bienveillance et de sagesse, mettant par ailleurs son cinéma en abyme de façon inédite.
Et la vie continue séduit énormément par sa simplicité formelle et ses textures granuleuses, telluriques... En prenant à bras-le-corps son sujet initial Kiarostami agit là moins comme un artiste que comme un topographe concerné par l'état de son pays, s'embarquant tranquillement mais sûrement sur des chemins de traverse promettant quelques moments d'hypnose proprement sidérants. Un très beau film.
Créée
le 5 juin 2018
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