Le premier rôle est servi par un de ces acteurs dont je parle après coup en disant "Ah mais c'est comme ça qu'il s'appelle lui ?!". Et pourtant sans vraiment être selon moi un acteur qui s'est indéniablement démarqué, j'ai du mal à trouver un film dans lequel je ne l'ai pas trouvé parfaitement crédible. Son épouse dans le film (Isabella Rossellini) tape parfaitement juste elle aussi, comme à son habitude, dans les un second rôle sur lequel on a envie de s'attarder. Quelques rôles au troisième plan sont assez bons également...
Mais je crois que ce n'est pas pour ça que j'ai vu et re-revu ce film.
J'ai revu ce film peut-être pour l'histoire simplement.
Un homme qui a la sensation de transcender sa condition de mortel après avoir survécu à un crash (où, plus justement, après avoir affronté sa propre mort penant qu'il n'y échapperait pas. C'est l'impression qu'il donne dès le départ). Le caractère très singulier, aux relents authentiques, de sa fuite-en-avant psychologique laisse l'occasion à ce film de traiter du caractère quasiment métaphysique de certaines expériences très fortes, sans aucun jugement de valeur, à l'emporte pièce ou leçons de morales. Et c'est heureux.
Ici, Peter Weir nous sert un film comme j'aime en voir. Un film qui s'attarde sur la forme d'une tranche de vie. Weir semble s'abstenir d'interpréter quoi que ce soit tant les personnages sont pudiques et semblent vrais. Dans leur propos, dans les détails sur lesquels ils s'attardent, parce que dans la vie, personne ne fait de narration dans sa propre tête en se souciant toujours d'y glisser une leçon de morale (dès fois que quelqu'un entendrait).
Pas de détails superflus ici parce qu'il s'agit bien d'une expérience viscérale dont traite ce film.
Et pourtant ce n'est pas un film opaque, loin de là, qui nous est servi. On voyage avec un premier rôle (c'est qui déjà?...) dont la seul expression faciale suffit à porter son rôle. On comprend les non-dits de son épouse au regard infiniment puissant et limpide (on sait que des acteurs sont bons lorsque, après coup, on se demande vraiment comment on aurait pu tourner cette scène-ci, ou celle-là... des scènes toutes bêtes, sans les acteurs en question.
C'est le cas dans ce film. Très souvent.
Donc!... c'est pour eux que j'ai revu ce film... Enfin, non! C'est plutôt pour le traitement de l'histoire, dont j'ai parlé plus haut: d'une beauté et d'une profonde mélancolie qui nous porte aux nu avec elle.
Euh, attendez... à moins que ça soit pour la bande originale, qui nous met dedans sans laisser de trace et à cause de laquelle on n'a pas envie d'arrêter le générique de fin...
Oarf!... et puis zut.
Finalement, je ne sais pas très bien pourquoi on devrait voir ce film.