Eureka a longtemps fait parti du club fermé des graal pour cinéphile.
Mettre la main dessus, c'était hurler son titre.
Qu'on songe qu'il fut réalisé en 83 par l'auteur de Performance, qu'il réunissait Gene Hackman, Rutger Hauer, Mickey Rourke et Joey Pesci, et qu'il n'a tenu que quelques jours dans très peu de salles outre-manche avant de disparaitre de la surface de la terre. Autant dire qu'avant sa ressortie en DVD il y a quelques semaines, et à part un zone 1 discret, très peu d'entre nous pouvaient prétendre l'avoir vu.
Film curieux mais sans conteste intéressant. S'ouvrant sur un survival dans le grand nord à tendance ésotérique, il bifurque rapidement sur un drame familial à base de tension économique en Jamaïque pour se finir sur une séquence de procès avec enjeu psychologique.
Impossible de savoir si on a vu un bon film ou juste une curiosité, pourtant les scènes marquantes sont nombreuses au premier rang desquelles une cérémonie vaudou totalement débridée. La performance de Theresa Russell, pendant le procès final, vaut également son pesant de notifications SensCritique.
Au final, une fable atypique dont deux des thèmes saillants sont que derrière toute histoire, même les plus matérialistes, se cache une dimension fantastique (thème cher à Nicolas Roeg, si l'on en croit Jean-Baptiste Thoret, intervenant dans les bonus du DVD) et que d'atteindre le but de sa vie trop tôt constitue une malédiction.
Surtout pour un chercheur d'or. Après avoir atteint le nirvana, sa vie ne vaut plus rien. Une fois riche, il s'étiole.
En tout cas, un must-see pour tout amateur de bizarrerie ou de rareté.
(PS: ceci était ma 400eme critique. Après avoir fait "300" pour le cap précédent, j'ai un instant songé à traiter les 400 coups, mais j'ai pas eu le courage…)