juin 2010:

La deuxième création de Russ Meyer n'est pas un film d'érotique mais se veut essentiellement comique, d'un humour un peu vague, très américain, visuel et physique -j'ai envie de dire qu'il est surtout phtisique mais c'est vraiment pour faire un mot- souvent axé sur le corps, les angoisses et les comportements étranges, les paradoxes auxquels la pudibonderie américaine se confronte trop souvent et l'absurde qui peut en découler.

Il y a une certaine jovialité puérile, qui fait sans doute référence au malaise et à la détresse d'un Tex Avery. Les personnage joués par Anthony-James Ryan et Eve Meyer empruntent beaucoup à ceux d'Avery, dans la démesure et les clichés sexuels que la censure pouvait autoriser alors. Car en effet, si le film n'a rien d'érotique -le seul instant "érotique" est dévolu justement à la pause artistique d'un modèle nu et donc à quelque chose d'académique, d'encadré que la société américaine ne peut fustiger- la sexualité est souvent représentée dans des scènes suggestives pas vraiment fines et légères. Le trait est si volontiers et sciemment gras que cela en devient risible. Mais si cette provocation pouvait avoir tout son sens et son impact à l'époque, aujourd'hui elle semble démesurément lourdingue.

On constate une nouvelle fois qu'après son premier film qui ressemblait déjà à un fatras de sketchs disparates, Russ Meyer a bien des difficultés à proposer un scénario digne de ce nom. Là aussi l'aspect hétéroclite du récit l'emporte. Là encore les gags manquent de percussion, de rythme et on se lasse rapidement de l'histoire. Cependant la hâte d'en finir est un peu moins pénible à supporter que sur "The immoral Mr Teas".
Alligator
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le 7 avr. 2013

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