J'attendais impatiemment ce long-métrage. Particulièrement grâce à l'incroyable casting mais aussi par le fait d'avoir rencontré le réalisateur ainsi que Jason Clarke lors du Festival de Deauville. Mes attentes étaient donc très grandes et importantes pour moi, et à vrai dire j'imaginais surtout une avalanche d'effets spéciaux durant ces deux heures.
Maintenant vu hier soir, je peux enfin dire ce que je pense de ce film à mon tour. Everest est magnifique. Tant sur la forme que sur le fond. Baltasar Kormákur (2 Guns) signe une œuvre particulièrement immersive sur l'ascension d'une poignée d'hommes sur l'Everest, la montagne classée comme la plus dangereuse. L'histoire est vraiment passionnante et nous présente des hommes attachants et profonds. La montée enneigée vers le sommet est vraiment fascinante à suivre, et ne nous laisse aucun temps mort. Un réel stress est généré par des séquences d'un réalisme saisissant et une mise en scène très efficace. Le film ne traîne pas en longueur, même durant la première heure alors qu'il s'agit de la présentation des protagonistes. Tout le scénario est pour ma part très bien géré dans le temps, et nous laisse le temps d'apprécier chacun des personnages.
Chacun des personnages, très bien incarné par des acteurs au meilleurs de leur forme. Jason Clarke (Des Hommes Sans Lois) nous offre une excellente prestation dans son rôle très poignant ; Josh Brolin (OldBoy US) est lui aussi vraiment convaincant. Jake Gyllenhaal (qui nous livre son deuxième film cette année après Southpaw) est tout aussi génial en cette tête brulée très attachante, malgré une présence très discrète. Tout comme les très bons John Hawkes (Martha Marcy May Marlene), Robin Wright (House of Cards), Emily Watson (La Voleuse de Livres), Michael Kelly (Red Mist) et Elizabeth Debicki (Macbeth). Sam Worthington (Avatar) et Keira Knightley (New York Melody) sont quant à eux remarquables dans leurs performances. Le casting est donc phénoménal, et digne de celui d'Inherent Vice et Birdman sortis aussi cette année.
Mais ce qui est encore plus remarquable, c'est le travail d'équipe. Le réalisateur a su parfaitement gérer le temps d'écran de chaque comédien, pour qu'aucun ne soit réellement la vedette de cette œuvre vertigineuse. Un sentiment très fort et proche de chaque personne se fait ressentir, et nous livre donc des séquences qui ont su me tirer une larme. La bande sonore, composée par Dario Marianelli, accentue l'aspect très dramatique d'Everest. Elle est très bonne, et accompagne parfaitement cette ensemble tiré d'une histoire vraie. Toute la fin, toute la présentation des faits mettant en scène des photos des réelles personnes est d'une profondeur intense et émouvante.
Le metteur en scène n'est donc pas un tâcheron au niveau de l'écriture et du casting, mais pas aussi au niveau du visuel. La photographie est tout bonnement sublime, et rend la 3D encore plus immersive grâce à un travail de profondeur de champ. La réalisation est magistrale, fluide donc grandiose. Certains plans très symboliques sont à noter, et d'autres très esthétiques sont à remarquer. Des plans séquences ahurissants, des vues en hauteur exceptionnelles, des cadrages parfaits, une image aux très belles couleurs et des effets spéciaux à couper le souffle sont présents tout le long de la deuxième partie du film : celle de la montée très vigoureuse.
Les sujets abordés et thématiques traitées (comme par exemple l'esprit d'équipe et d'entente ainsi que la passion du risque pour trouver refuge déjà citées) sont quant à elles d'une grande sobriété, et retranscrites à l'écran avec une qualité très fine et juste.
Everest est donc au final un de mes films coups de cœur, l'un des meilleurs de cette année ; un Biopic éprouvant, poignant et fascinant, et qui a su me tirer une larme à la fin.