La réalisation de Kormakur est impeccable, habilement maîtrisée et nous met bien au coeur de chaque situations les plus extrêmes, réussissant à nous rendre mal à l'aise sans avoir besoin d'en faire trop. La montagne est filmée avec une redoutable efficacité et une splendeur naturelle. On ressent à travers ses plans finement choisis et bien pensés, le désir du réalisateur de nous montrer à quel point l'Homme est bien peu de chose face à l'immensité du monde qui l'entoure, et que l'être humain à beau vouloir tout dominer, la nature restera toujours la plus forte et aura toujours le dessus sur la folie de l'Homme. Jason Clarke interprète le rôle principal avec une justesse et une sensibilité admirable, et il n'a pas besoin d'en faire trop pour que l'on croit à la sincérité de son jeu. Josh Brolin et John Hawkes notamment ne sont pas en reste non plus, absolument convaincants également, d'un naturel parfaitement adapté aux personnages qu'ils incarnent et véhiculant sans peine de vraies émotions. Everest n'est pas un film qui va chercher à impressionner son public avec des effets spéciaux apocalyptiques, car c'est vrai qu'il y a peu de scènes vraiment palpitantes. C'est un film qui se veut avant tout focalisé sur l'humain, sur les souffrances qu'il est capable d'endurer aussi bien physiquement que moralement, lorsqu'il est face à une situation aussi extrême. L'Homme va t'il trop loin dans son désir infaillible de vouloir maîtriser chaque éléments de notre terre ? C'est la question que le réalisateur veut nous pousser à nous poser en mettant bien en avant la souffrance psychologique de ses héros. C'est une histoire belle, terrible, touchante, frustrante, étouffante et haletante en même temps, du grand cinéma !