Si on avait remarqué une volonté chez Vaughn Stein de se démarquer visuellement avec son premier film "Terminal", c'est désormais bel et bien fini tant le réalisateur ne semble même plus faire le moindre effort pour essayer d'endiguer l'affligeante banalité des scénarios qu'il met en scène. C'était déjà le cas dans le médiocre "Inheritance" et c'est à nouveau confirmé avec "Every Breath You Take", thriller complètement lambda que Stein filme avec un classicisme ne pouvant que l'enfermer un peu plus dans l'anonymat.
Cela dit, on peut clairement comprendre son manque d'enthousiasme derrière la caméra car même le spectateur en vient rapidement à se demander en quoi cette intrigue de mauvais téléfilm, et qui plus est revisitée des centaines de fois jusqu'à l'usure totale, a eu les honneurs d'une telle production au casting de stars. Absolument rien de neuf ne viendra ressortir de cette énième histoire de famille manipulée par un élément perturbateur rancunier, tous les maigres rebondissements seront prévisibles après à peine un quart d'heure d'exposition et le film se résumera à assister aux plates manoeuvres de cet intrus et à leurs conséquences très attendues sur cette famille disfonctionnelle.
Incapable d'offrir la moindre surprise (mais vraiment rien, que tchi, nada !), "Every Breath You Take" ne pourra alors compter que sur la prestation de ses excellents comédiens pour être regardable jusqu'à son terme, on remerciera surtout le duo Casey Affleck/Michelle Monaghan et la réelle émotion qu'ils insufflent à travers ce couple déchiré par la perte d'un enfant (leur scène de discussion à coeur ouvert surclasse à peu près tout le reste).
D'ailleurs, on s'étonne encore que les longs-métrages de Vaughn Stein puissent attirer autant de grands noms vu leur caractère si insignifiant, c'est sans doute le seul vrai grand mystère qui émane de ce thriller aux voies respiratoires obstruées.