Difficile de passer après le chef-d'œuvre Evil Dead 2 qui avait amené l'horreur burlesque à son paroxysme, Sam Raimi devait donc emprunter une nouvelle voie et il choisit celle du voyage dans le temps. L'histoire de ce troisième volet se rapprochait curieusement du film culte Les Visiteurs de 1993 sauf que le héros atterrissait au moyen-âge au de lieu de se retrouver à l'époque contemporaine. Toujours remarquablement réalisé par un Sam Raimi en grande forme, Evil Dead III abandonnait l'aspect horrifique pour se focaliser sur le burlesque, un choix qui n'a pas plu à certains fans de la première heure mais qui collait parfaitement au désir de l'auteur de se démarquer de deux premiers chapitres très (trop) semblables. Les rebondissements anachroniques s'enchaînaient donc à un rythme effréné jusqu'à un épilogue jubilatoire et plein de second degré (Chez prix bas, les prix sont bas!). À noter également les excellents effets spéciaux pratiques qui démontrent à qui veut bien l'entendre que les images de synthèse ne sont pas l'Alpha et l'Omega et que le charme de ces derniers quand ils sont bien faits s'avère indémodable. Pas la peine de tergiverser plus longtemps, la trilogie culte d'Evil Dead a su franchir les époques avec brio grâce au talent inimitable de Sam Raimi derrière la caméra mais aussi à l'abattage irrésistible du mésestimé Bruce Campbell et aux effets spéciaux à l'ancienne lui conférant un charme inaltérable. Le premier avait inventé l'horreur burlesque, le second avait poussé le concept jusqu'à son maximum et le troisième opta pour un humour anachronique débridé, concluant brillement une saga inoubliable que ses suites n'arriveront jamais à supplanter. Vous reprendrez bien un peu de cervelle bouillie au petit déjeuner.