Parmi tous les slashers qui vont commencer à inonder les écrans à partir du début des année 80, Final Exam est loin d'être celui qui restera le plus en mémoire. Quatrième film de la médiocre filmographie de Jimmy Huston, Final Exam tente de nous refourguer un tueur muet et monolithique à la Michael Myers sur fond de comédie lycéenne un peu tartignole, autant dire que pour l'examen de passage c'est loin d'être dans la poche.
Final Exam nous embarque donc une université américaine lambada avec ses sororités, ses étudiants, ses histoires sentimentales et son tueur psychopathe.
Ce qui fait sortir un slasher de la masse c'est rarement son intrigue mais c'est souvent la pertinence de sa mise en scène, le charisme de sa final girl, l'impact que provoque le tueur dans les esprits et/ou l'horreur graphique des différents meurtres perpétrés à l'écran, car pour le reste on est souvent sur des histoires balisés de clichés et de connivences entre le film et le spectateur. Dans le cas de Final Exam c'est assez simple, il n-y a strictement rien auquel se raccrocher pour sauver le film. La mise en scène de Jim Huston est d'une soporifique platitude, la final girl interprétée par Cécile Bagdadi est totalement en retrait jusqu'au dernier acte et surnage à peine au cœur d'un casting insipide de personnages tous plus creux et caricaturaux les uns que les autres. On se retrouve donc avec un gentil geek à lunettes obsédé par les tueurs en série et amateur de films d'horreur (Ben oui, il a des posters de The Toolbox Murders et The corpse Grinders dans sa piaule), un bon gros crétin sportif blond bien lourd au rire niais (Ben oui, il a des posters de bières et de femmes à poil dans sa chambre) et une blonde un poil ingénue mais qui fait tourner la tête des mecs (Ben oui, y-a une scène horrible ou elle se fait attaquée par un livre). Tout ce petit monde évolue dans un univers de comédie estudiantine potache bien trop sage dans laquelle on se fait des blagues à la con et on se draguouille gentiment comme dans un film pour ados. Pour les amateurs de films d'horreur et de plaisirs vicieux le bilan est chimérique et on s'emmerde vraiment à cent sous de l'heure. Il faudra attendre une heure pour voir la première goutte de sang et plus impardonnable encore 75 minutes pour voir un nichon. Les meurtres sont d'une telle mollesse, d'une telle banalité et d'une telle retenue dans la violence qu'ils font que le film de Jimmy Huston mérite à peine de se classer dans la catégorie du cinéma horrifique surtout que le réalisateur se révèle incapable d'instaurer le moindre début de commencement de tension.
Il reste alors le fameux tueur dont on voit la silhouette sombre se découper en contre jour sur l'affiche. Et bien même sur ce registre c'est une catastrophe, Jimmy Huston aura beau essayer de singer quelques trucs de mise en scène de John Carpenter il foire systématique toutes tentatives de rendre son psychopathe inquiétant. Il aurait dû rester comme ça, une silhouette, une ombre car plus on le voit plus il semble ridicule avec sa coupe de cheveux, son duvet moustachu et son charisme d'endive en bocal il est à lui seul un manifeste pour le port du masque en milieu horrifique. C'est bien sympathique de faire de ton boogeyman une figure impassible et muette à la Michael Myers mais à ce titre là dispense toi de lui faire faire du karaté et de le faire surgir comme un con en le faisant sortir d'un bidon ou tomber d'un arbre. Le tueur est interprété par Thimoty L Raynor qui réussit l'exploit d'être moins expressif que son couteau lequel d'ailleurs joue presque aussi mal que lui.
J'ai beau être magnanime et plutôt bon public en matière de films d'horreur là il ne reste pas grand chose à sauver ; histoire bateau, casting naze, tueur ridicule, absence de violence graphique, zéro tension …. Franchement Huston we have a problem !! Pour l'examen de passage aux classiques du genre, il faudra repasser plus tard .