Exorcist Master par cherycok
Dans Vampire vs Vampire, les religions orientales et occidentales se confrontaient pour notre plus grand plaisir. Exorcist Master reprend le même schéma et nous narre les aventures d'un prêtre taoïste, incarné par feu Lam Ching Ying (Mr Vampire, Eastern Condors) qui lutte contre la réouverture d'une Eglise, qu'il pense hantée suite à la mort inexpliquée de son ancien prêtre que l'on a retrouvé empalé sur une croix, par un prêtre envoyé directement du Vatican, incarné par l'excellent Wu Ma (Histoire de Fantômes Chinois 2, Swordsman), aussi réalisateur du film.
L'humour du film va essentiellement tourner autour des différences entre la religion chrétienne et le taoïsme, et de la confrontation entre ses deux représentants. Certains gags font mouche comme par exemple la scène où Lam Ching Ying tente d'entrer dans l'Eglise déguisé en vieille femme pour ne pas qu'on le reconnaisse, ou encore celle où toujours celui-ci, aidé de son disciple incarné par Collin Chou (Blade of Fury, No Problem 2), essaient de faire disparaître le corps d'un vampire mais qui n'arrêtent pas d'être dérangés. Mais malheureusement, ces moments là sont rares et la majorité des effets comiques tombent à plat voire sont carrément risibles.
Pour ce qui est des quelques combats, il faut avouer qu'ils sont plutôt réussis, avec des chorégraphies de bonne facture dirigées par Siu Tak Foo, chorégraphe sur les très bons Kickboxer's Tears, L'Exorciste Chinois 2 ou encore Pantyhose Hero. Lam Ching Ying et Collin Chou ont l'occasion de nous montrer une fois de plus qu'ils sont des artistes martiaux exemplaires et leurs performances ne peuvent être donc que saluées, particulièrement sur la scène finale où ils affrontent avec l'aide de Wu Ma un gweilo, qui a la capacité de se changer en vampire occidental, craignant les croix et l'ail, ou en vampire oriental, sensible seulement aux sorts et amulettes du prêtre taoïste. L'affrontement est long et plutôt bon et sans doute la meilleure scène du film.
Le problème principal est qu'entre ces scènes de combat, plutôt rares, et les scènes comiques, le film traîne parfois un peu en longueur et on arrive jamais à rentrer complètement dedans. La réalisation de Wu Ma était plutôt pas mal pourtant, avec de jolis filtres de couleur (essentiellement bleus) et des plans de caméra parfois astucieux, mais la sauce ne prend pas. On est content lorsqu'on arrive à la scène finale, pas seulement parce qu'elle est très bonne, mais aussi car elle annonce la fin.
Un film moyen donc, à conseiller seulement aux fans de ghost kung-fu comedy et de feu Lam Ching Ying que l'on peut admirer ici sans moustache (ça fait bizarre d'ailleurs).