Faut être honnête : quand on a entendu parler du projet Expendables la première fois, je m'attendais à un vrai film d'action avec un putain de all-star cast pour tous les rôles principaux. Je voyais déjà Stallone, Schwarzie, Bruce Willis, mais aussi Kurt Russell, Mel Gibson, Samuel L. Jackson ou Harrison Ford... À la place on a eu Randy Cruise et Terry Tricot (à moins que ce ne soit l'inverse), deux illustres inconnus (hors des stades américains), et le pathétique Batista de Dexter en guise de méchant (sans oublier Eric "J'ai jamais été jeune" Roberts). Déception.
Dans cette suite au moins, si les stars du premier restent, on a en plus l'ajout de Jean-Claude Van Damme et Chuck Norris, Willis et Schwarzenegger faisant plus qu'un simple caméo (ils participent à l'action ce coup-ci, au lieu de s'envoyer des vannes pendant 5 minutes dans une église). Avec l’ajout de ces poids-lourds, on saluera la présence d'un ingrédient essentiel de ce genre de films, qui manquait cruellement au premier : l'humour. Les fameux one-liners (ou punchlines) sont au rendez-vous et franchement ça fait du bien. Contrairement au premier qui était un peu mou du genou, ici les acteurs ont l'air de se faire plaisir, et ça se ressent vachement. Les gars sont conscients qu'ils ne sont plus de toute première fraicheur, et ils ont décidé d'en rire. Le film vaut presque le coup rien que pour le petit échange jouissif :
Schwarzie : "I'll be back!"
Willis: "You've been back enough! I'll be back!"
Schwarzie: "Yippee-ki-yay..."
Évidemment dans n'importe quel autre contexte, l'arrivée du personnage de Chuck Norris aurait pu être qualifiée du "pire deus ex machina de l'histoire du cinéma", mais c'est Chuck Norris bordel de merde ! En plus je sais pas comment il fait, mais ce salaud a l'air plus jeune que Stallone et Arnie réunis (ce qui ne veut rien dire, puisque réunis, ils seraient quasiment 2 fois plus vieux que Chuck, mais vous avez bien compris ce que je voulais dire). J'ai même été ravi de le retrouver aux côtés du trio Planet Hollywood, face à Van Damme, dans l'excellent climax dans l'aéroport (m'étant habitué à la dynamique du premier, je pensais qu'il disparaitrait après son caméo de 5 minutes au milieu du film).
Hitchcock disait : "Plus le méchant est réussi, plus le film est bon" (j'ignore s'il l'a vraiment dit, mais la sagesse populaire dit que oui). Eh bien ce film nous le confirme tout à fait. S'il n'est pas Henry Fonda dans Il était une fois dans l'Ouest, JCVD est infiniment plus charismatique que David Zayas et Eric Roberts réunis (et oui : là c'est vraiment réunis au sens propre). Évidemment c'est pas non plus l'Actors Studio, mais à côté de Batista c'est De Niro le mec. Enfin un méchant à la hauteur des Expendables ! On pourra quand même se demander pourquoi il les a pas tous flingués au début du film. "Tiens si j'en tuais un seul d'entre eux, gratuitement et devant les autres ? Histoire d'être bien sûr qu’ils voudront se venger et vont me traquer sans relâche jusqu'à la fin du film..."
Bon par contre, c'est loin d'être parfait, et le film conserve pas mal de défauts du premier. C'est toujours filmé avec les pieds (mais peut-être un peu moins quand même). Le film baigne dans cette ambiance bleuâtre dégueulasse du début à la fin. Les combats sont toujours super mal éclairés et montés trop vite, ce qui nous empêche d'apprécier vraiment ce qui se passe (ressenti en particulier dans la scène où Statham est déguisé en prêtre et dans le combat final Stallone/JCVD, un peu court à mon goût).
La musique est parfaitement insipide (presque plus que dans le premier d'ailleurs...). Et bien sûr, mais ça c'est inévitable, il y a un peu trop de personnages, dont on sent clairement qui sont les A-list et qui sont les faire-valoir. C'était une très bonne idée de joindre une nana à l'équipe, c'est juste dommage que son personnage soit complètement inutile...
Effort relativement concluant donc, pour cette réunion au sommet des papis de l'action. Si la franchise continue sur sa lancée, le troisième devrait être un chef d'œuvre...