Des choses pas très gentilles à dire sur ce film :
Franchement, je ne pense pas être bêcheur : j’aime souvent ce que regarde même si tout y est de travers. Pour The Expendables, je me disais que j’allais passer un bon moment tout en sachant la connerie du bouzin : des explosions injustifiées, des réparties comiques dans des situations dramatiques, de la munition infinie, etc.
Espoir déçu tant je me suis ennuyé devant ce film qui en fait en même temps trop et pas assez : juste trop en caricatures, invraisemblances et autres clichés mais juste pas assez pour être fun. Ceci dit, la réalisation maladroite de Stallone y est pour beaucoup : la séquence dans les sous-sols de la forteresse est globalement complètement illisible. La musique aussi, constamment insupportable.
Et au lieu de la synergie attendue par ce rassemblement de mauvais acteurs, c’est au contraire la platitude qui s’impose, la palme revenant à Schwarzenegger, à Mickey Rourke (dont la vision me met toujours mal à l’aise, ne sachant jamais si je regarde une marionnette dévorée par un caniche névrotique ou bien un tas de popcorn humanoïde extraterrestre) notamment lors de la scène aux yeux humectés ou à David Zayas en général de pacotille le moins édible au monde ; Jason Statham se sort plutôt bien de ce naufrage.
Mais ce n’est pas tout, loin de là, je me suis certes ennuyé mais je me suis aussi mis en rogne, le pire étant ce que raconte le film, à savoir une mission tarifée de mercenaires à la solde de la CIA pour renverser un gouvernement contraire à ses intérêts : les victimes des coups d’état soutenus par les États-Unis apprécieront sans doute de voir glorifiés ces musclés bas-du-front absurdement dotés d’une morale progressiste et œuvrant finalement pour la bonne cause. Le niveau cynisme monte encore d’un an avec la fille rebelle du général en carton qui fera fondre le cœur gros comme ça de Stallone au point de le transformer un héros révolutionnaire : vite, un sac à vomi !
Encore pire ? Oui avec ce général qui se découvre une boussole éthique juste avant de ever : ah, ces sauvages à la peau basanées ne sont vraiment pas bien malins. En même temps, le type habite l’île de Vilena, ça ne doit pas aider.
Autre motif d’emportement avec cette scène où le personnage de Christmas (Statham) fout une raclée au compagnon violent de son ex devant elle, ce qui la met illico en pâmoison et la décide à se remettre à colle avec Christmas.
Sinon, j’ai aimé :
- Eric Roberts, (le méchant de la CIA) pioché dans la boite à second rôle à gueule inoubliable qu’on adore voir, même dans un rôle aussi naze ;
- les petits sons brefs de flûte de pan pour ajouter de l’intensité à un plan d’action m’ont bien fait marrer.
Jouez au bingo des clichés avec ce film (41 ingrédients)
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Personnage > Agissement
Contre-intuitif | Agit de manière ordinaire dans une situation extraordinaire - Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique - Course-poursuite | Renverse une pile de... - Course-poursuite | Défonce un portail avec son véhicule - Enlève ses lunettes | avant de parler - Famille | À la fin, tombe dans les bras de sa femme/son mari/son fils/sa fille - Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité masculine - Stylé | Balance une petite phrase avant de tuer une personne (ou après)
Personnage > Citation
Défie | « Viens me chercher ! »
Personnage > Héros ou héroïne
Fibre héroïque | Garde son sang-froid en toutes circonstances - Tension | Donne une leçon de courage face à son bourreau
Personnage > Méchant·e
Mégalo | Badguysplaining - Mort | Le chef des méchants (ou le traître) meurt toujours le dernier - S’enfuit à bord | d’un hélicoptère
Réalisation
Habillage | Inustation de texte sur l’éan : lieu, date, heure, etc. - Mise en scène | Faisceau d’une lampe-torche dirigée vers la caméra - Plan | Inserts d’images de caméscope/smartphone/d’éans de télé/vidéosurveillance - Technique | Fond vert dégueulasse - Woosh | Mise en scène
Réalisation > Audio
Bruit exagéré | Balles qui ricochent contre du métal - Bruit exagéré | Bruit métallique injustifié - Bruit exagéré | Coup de couteau - Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps - Bruit exagéré | Flingues chargés et chiens armés - Bruit exagéré | Les épées/cannes/flèches/lances font woosh/cling
Réalisation > Surprise !
Tension | Moment de tension interrompu par une sonnerie de téléphone / sonnette de porte
Scénario > Dialogue
Philosophie/psychologie de comptoir - Répliques à la con
Scénario > Élément
Impérialisme, néo-colonialisme ou propagande | Les Américain·es, c’est vraiment les plus fort·es
Scénario > Ficelle scénaristique
La chatte à Mireille
Scénario > Situation
Tension | Torture - Tension | Ultra violence inutile qui n’a l’air de gêner personne
Thème > N’importe quoi
Non-suspension d’inédulité | Revirement brutal et incompréhensible de la trajectoire d’un personnage - Scientifiquement non prouvé | Physique des matériaux soumise à rude épreuve - Scientifiquement non prouvé | Reflet limpide dans la lame d’une épée
Thème > Rejets, moqueries ou disiminations
Blanc sauveur de personnes de couleur
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Dépendante | Elles aquent toutes pour ce mâle alpha - Harcèlement sexuel | Donne des ordres à une femme, traitée en subalterne - Outrage sexiste | Remarque appuyée sur le physique d’une femme jugé avantageux
Thème > Testostérone
Méthodes musclées - Truc de mecs | Amitié virile
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais