Peut-être le meilleur...peut-être le pire.
De tous les films qui figurent dans la liste des films cultes à l'envers, c'est celui-ci qui aura certainement donné le plus de fil à retordre...
Non pas que ce soit un bon film.
Mais tout au long du visionnage attentif du fan de nanard prêt à éclater de rire aux premières exubérances des comédiens ou à relever les incohérences inhérentes à ce genre de film, un halo de déception se forme petit à petit, comme si l'impression de voir une oeuvre regardable se confirmait progressivement.
Et il est difficile de dire ce qui ne va pas : tous les éléments sont réunis pour placer effectivement The expendables dans la catégorie Super-lourd : "le scénario est extrêmement mauvais" (Maud Lebowski - 1998), le jeu d'acteur de Stallone est tellement contagieux qu'on recense en tout et pour tout trois expressions différentes sur l'ensemble des personnages du film, la mise en scène est abusivement gore, jusqu'à s'étrangler de rire, par moments...
En fait, le film n'est rattrapé que par une réalisation terriblement efficace, dont Stallone nous avait gratifié précédemment pour John Rambo.
Mais il devait être écrit quelque part que :
1) réunir le casting le plus burné/décérébré de toute l'histoire du cinéma d'action ne suffirait pas à faire un bon film d'action.
2) inviter deux icônes du film d'action pour un caméo des plus ridicules n'apporterait pas la plus value attendue au final. Willis et son éternel sourire en coin est de plus en plus agaçant, et Schwarzy en politicard véreux n'a pas l'air d'avoir compris l'ironie de sa situation.
3) écrire des lignes de dialogues pourries qui font l'effet d'huiles corporelles destinées à faire saillir encore plus les muscles de nos héros est une gabegie. Fallait pas les faire parler les mecs, y-z-étaient pas assez payés pour déclamer des tirades à la con...
4) compter sur le seul Mickey Rourke (un vrai acteur au casting, ouf) pour nous tirer les larmes et autres entourloupes mélodramatiques ne suffirait pas à faire un bon film.
5) faudrait vraiment arrêter avec Jason Tatanne, là. Non vraiment. Vous êtes en train d'en faire le nouveau Chuck Norris, je ne plaisante pas ! Bientôt les couilles dans le tupperware !
6) Stallone ne ferait pas deux bons films à la suite.
7) prendre des acteurs de séries dans les seconds rôles, ça ne le ferait pas des masses. Passe encore pour le dictateur flic cubain dans Dexter, mais alors le pseudo-machiavel de l'Organisation dans Heroes, il est à l'image de ce que cette série est devenue.
En bref, il est difficile de se décider. Car aux rares moments où une scène semble tirer le film vers le haut, une suivante semble avoir été écrite par les Charlots...
Si cette critique était sérieuse, je n'hésiterais pas à dire à quel point ce film est mauvais car il est très inégal. Mais comme elle entre en compte dans la liste des films cultes à l'envers, je dirais juste que c'est un nanar inégal.
En conclusion, je me permets juste de souligner et de rendre hommage à la présence du grand Dolph Lundgren, brillant éclair de brutalité triviale et de méchanceté dans ce monde velléitaire.