L'autre, c'est moi

Pas top ce film.

L'intrigue est peu intéressante. Le côté visionnaire est si peu développé que ça n'a aucun intérêt, on ne doute jamais de cette invasion imminente et lorsque ça arrive... c'est assez plat. Le twist ne fonctionne pas tellement, on s'en fiche un peu de cette révélation. La psychologie du 'méchant' est trop peu développée pour susciter de l'intérêt ; la famille est également assez peu développée, ça manque de liens entre chaque membre. Les situations sont peu intéressantes. Et puis j'ai rarement vu autant de fusils de tchekov aussi mal exploité par la suite (on le sent trop venir et leur utilisation est trop évidente) ; à côté de ça, certains passages manquent justement d'une mise en place qui rendrait l'action crédible, comme par exemple le héros qui trouve une brique pour fracasser le casque de l'envahisseur...

La mise en scène jouit d'une belle photographie ; le travail de lumière surtout, parce qu'en fait les compositions sont assez classiques somme toute. Le découpage est assez peu intéressant et le travail de cadre est parfois assez peu satisfaisant, comme ces plans sous la table qui donnent l'impression que la table est plus grande que le monospace de mon voisin ; les scènes d'action sont peu lisibles, le réalisateur profite de la confusion apparente pour sortir des résolutions faciles (comment le héros parvient à triompher d'un ennemi qui l'attaque par derrière, cela relève du mystère - à ce stade, c'est pire que dans "Heat"). Les acteurs sont bof ; bon, déjà, caster Michael Peña dans un rôle principal sérieux (déjà comique c'est limite mais il m'a quand même convaincu dans CHIPS), c'est vraiment pas une bonne idée... les autres ne relèvent pas le niveau Lizzy est apathique et les gosses, particulièrement la cadette qui est une vraie tête à claques, sont insupportables (vraiment, ça faisait longtemps qu'un gosse dans un film ne m'avait pas autant envie de me planter un clou dans l'oeil). Les effets spéciaux sont assez moches. Il y a bien quelques effets visuels honorables, mais les grosses explosions CGI sont bien nazes.

Malgré tous ces défauts, le film n'est finalement pas si mauvais. On s'ennuie à plusieurs reprises, ce qui justifie une note négative, mais il y a des passages qui deviennent marrants tellement c'est con. Malheureusement, pas une connerie assumée, ça se veut trop intelligent ou bien est-ce juste le manque d'imagination dans toutes les scènes, qu'elles soient correctes au premier ou au second degré?

Bref, c'était pas terrible ; ça se regarde parce que toutes les maladresses font un peu rigoler, mais ça aurait pu être poussé plus loin.

PS: "À l'aube du 6ème jour" a été inspiré par la BD "Machine qui rêve" de la série Spirou et Fantasio ; j'ai eu parfois l'impression, durant le visionnage, que les auteurs de ce film aussi avaient été influencé par cette oeuvre.