Le scénario de ce film est simple, peut-être trop simple d'ailleurs. Trois terroristes, les numéros 2, 4 et 5 de la liste du président américain à éliminer dans la Corne de l'Afrique, doivent être capturés par une mission de la coalition internationale, dirigée par les Britanniques. Pour lancer leur grande attaque, ils doivent identifier ces trois terroristes, or l'identification n'est pas facile et les terroristes s'échappent dans un quartier hors de portée des forces gouvernementales. Ils se réfugient dans une maison sous l'oeil de différents drones, ces fameux "eyes in the sky".
On découvre alors qu'ils s'apprêtent à lancer des attentats suicides à l'aide de ceintures d'explosifs. Un dilemme se pose alors à la coalition : faut-il frapper à l'aide du drone principal, au risque de tuer plusieurs civils dans un territoire allié ou faut-il prendre le risque de laisser ces terroristes frapper ?
La question centrale du film est donc un dilemme moral : faut-il tuer d'abord et faire des victimes collatérales mais éviter ainsi un bain de sang ou faut-il fermer les yeux pour éviter cette responsabilité, en sachant pertinemment ce qui arrivera ensuite ? Le point de vue des militaires et des politiques s'affrontent pendant presque tout le film, chacun préférant demander l'avis de son supérieur. Et c'est là que l'agonie commence. Ces atermoiements sont tellement longs qu'on se demande par quel miracle les terroristes sont encore dans le bâtiment quand ils prennent leur décision.
Je ne reviendrai pas non plus sur la question de la petite fille, bien éduquée, qui adore Londres de toute évidence (elle lit un livre sur le sujet au début du film) et
qui bien entendu se fait tuer à la fin du film, mais ça... C'était plus que téléphoné.
En fait, ce film est un thriller et effectivement, on est dans l'attente et on bouillonne devant son écran, donc il fonctionne de ce point de vue là. Les acteurs sont plutôt bons, la musique en adéquation avec le film. Les drones sont parfois un peu ridicules (l'oiseau ?). Mais le plus gros problème en fait, c'est le scénario. Dès les 3 premières minutes, on peut deviner comment cette histoire va se terminer, le point de vue qui va l'emporter et le sort des victimes potentielles. Tout est un peu trop cousu de fil blanc (la poupée que le général va offrir à sa petite fille le soir de l'opération alors que le destin d'une petite fille kenyanne est au coeur du film...). C'est dommage. Avec un peu plus de finesse, le sujet aurait peut-être pu soulever de vrais questionnements.