F.I.S.T. par Jean-Luc-Godzillard

Il y a toujours quelque chose d'à la fois amusant et triste dans le fait de retrouver un Stallone tout juste starifié par Rocky, qui essaye très fort de ne pas se laisser enfermer dans cette image de gros bras et de rappeler qu'il est aussi un vrai acteur. On se prend à imaginer quel aurait été sa carrière si ces efforts, via ce F.I.S.T (on ne peut pas dire que le titre joue en sa faveur...) ou le très mésestimé Les Faucons de la Nuit, avaient été suivis d'effet...

Cela étant, il y a un autre fondamental de la filmo de Sly auquel ce film se rattache, c'est son côté Col Bleu, homme du peuple. A ce niveau, il est convaincant, pas de problème, et le film en lui-même l'est aussi, et se laisse regarder. Jewison est un artisan capable, un peu pépère dans son filmage, mais ça passe. Non, en fait, le problème, c'est que cette histoire fictive inspirée du destin de Jimmy Hoffa (Figure quasi-mythique aux States) a depuis été bien mieux racontée, et par des mecs pas manchots. Si le Irishman de Scorsese n'en fait que le gros épisode central de sa saga (et offre à Pacino un bel ajout à sa collection "look de merde"), il faut compter aussi sur celui qui a ma préférence: le Hoffa réalisé par Danny De Vito, sur un scénario de David Mamet (et puis c'est Nicholson qui joue Hoffa, donc...).