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Le film n'est pas plus qu'un divertissement poétique pour adolescents qui tombera rapidement dans l'oubli. C'est dommage car plusieurs pistes pouvaient être davantage explorées pour lui donner un peu plus de relief et d'intérêt (l'orphelinat, la relation des enfants avec la directrice tyrannique, la relation des enfants entre eux, le désir d'être adopté, le tiraillement du jeune garçon entre le fait d'aimer ses camarades et d'être le préféré de la directrice, les mensonges de Nica pour faire bonne figure auprès de ses parents adoptifs et le brisement progressif du masque social...).

Dans l'ensemble, les personnages sont stéréotypés et creux mais le jeu des acteurs est correct. Il y a une belle alchimie entre les deux acteurs principaux qui rend les scènes d'intimité très justes et touchantes.

Vu en V.O, l'italien se prête bien à ce conte sentimentaliste.

Le plan en vue du dessus lors de la rencontre avec les parents adoptifs est surprenant et bienvenu,

je n'avais pas entendu la musique au début du plan et j'ai pensé que le réalisateur voulait montrer l'impossibilité affective qu'il y avait entre Margaret et Nica, et que la soudaine proximité physique de la directrice était sa manière de dire au revoir à l'enfant qu'elle a vu grandir.

Le montage est passable, il y a de nombreux faux raccords (la jeune fille en chemise de nuit sous la pluie, trempée, qui rentre dans la maison et sa chemise de nuit est soudain sèche, ses vêtements et son état dans la scène d'agression dans la salle de science...)

Le film est très esthétique, avec un travail colorimétrique intéressant. Les tons bleus de l'orphelinat renforcent le sentiment de manque affectif et de froideur du lieu, le film se réchauffe progressivement, jusqu'aux teintes chaudes du tribunal quand Nica exprime enfin la vérité.

Il y a une différence de qualité nettement visible entre la direction de la photographie et le montage.

L'histoire du fabricant de larmes, non pas le film lui même mais la fable au sein du film, ne sert à rien et n'apporte aucune tension dramatique à l'histoire.

Septieme-Sens
5
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le 7 avr. 2024

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2 j'aime

Septieme-Sens

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