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Une busherie jouissive jusqu'au bout(iste)

Culte pour certains, critiqué par certains prétendus féministes à sa sortie (contredits aujourd'hui), panthéonisé par Sir Quentin Tarantino, ce survival ne laissera en tout cas pas indifférent. Ozploitation 80's qui n'a de modeste que son budget, Fair game est une expérience cinémato(très)graphique qui n'a aussi pas pris une ride (excepté son synthscore excessivement tonitruant).
Pour un 1er film, le Mario affiche avec toute son équipe une maîtrise technique incroyable : dynamique, fluide, aussi racée que léchée (cf la fameuse scène iconique et christique de la pauvre victime accrochée sur le capot). Pourtant la furie du rythme, le mix des esthétiques redneck-clipesque, le script minimal et le choix d’un quasi-huit clos avec peu de dialogues rendaient la tâche plus que casse-gueule. D'où son statut d'OFNI.
Certes on n'est pas dans la flamboyance épique et sauvage de Madmax 2 ou la démence étouffante de Wake fright (1972), un peu plus dans Razorkack avec ses passages nocturnes bleutées... mais on pense un peu à tout cela avec une dimension écolo-cartoonesque sexy qui lui est propre.
Le film dépote avec une violence solaire, sans retenue mais sans complaisance (Mario Andreacchio déjoue intelligemment la scène attendue de viol par un autre type plus diffus et psychologique via l'impuissance à défendre le sanctuaire animal massacré), sans compter le bush parfaitement cadré. L'homme connaît bien le terrain et a bien bossé ses storyboards comme ses cascades (des acrobaties de ninja sans trucages sur voitures furibardes qui se culbutent et toits de maison qui s'effondrent). Avec au montage et à la photo une future pointure d'Hollywood : l'oscarisé Andrew Lesnie (Lovely bones, King Kong, Le seigneur des anneaux...).
Côté casting, le 1er rôle faussement badass mais réellement attachant de la Sarah Connor australienne impressionne : chapeau bas à la perf physique et expressive de la belle et frêle demoiselle Delaney, face à son trio d'agresseurs mené par un chasseur de prime abord courtois.
Très loin du putassier et prétentieux Revenge (2017) de Coralie Fargeat dont on sent aisément le pillage, Fair game se contente d'assurer le show(down) en allant au plus simple mais avec brio.
Du bis jouissif réussi qui fait mordre la poussière à encore beaucoup de ses congénères aujourd'hui.

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le 14 févr. 2020

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