Faits divers par Cinemaniaque
Il est amusant de savoir qu’à la même époque, Manu Bonmariage proposait Allô police, partant du même principe (suivre la police dans des petits problèmes quotidiens) mais dont l’approche était différente en ce que Bonmariage s’intéressait surtout aux gens pour dresser un état de la ville de Charleroi. Depardon, lui, reste constamment accroché aux gendarmes et n’en décolle sous aucun prétexte. Le résultat est le même : c’est le portrait d’un quartier parisien malade qui est dressé, où la drogue et l’alcool chez les jeunes se disputent la paranoïa et la détresse chez les plus vieux. Quelques séquences sont néanmoins un peu problématiques, comme celles où Depardon filme la mort de manière frontale, un suicidé et un toxico en overdose. De par son expérience de photographe, Raymond Depardon possède aussi un sens du cadre admirable et s’inscrit pleinement dans la veine du cinéma-direct au niveau stylistique. En résulte une radiographie intéressante de Paris qui, sous son aspect ville lumière, cache bien des zones d’ombres où il ne fait pas bon vivre.