Après deux courts-métrages ayant connu une réception plutôt positive, Richard Powell nous revient avec un troisième, Familiar, qui tout comme ses deux précédents reçoit toutes les éloges.
L'histoire tourne autour d'un concept simple, un homme vit avec une famille qu'il ne peut plus supporter, et glissera peu à peu vers une folie nourrie par sa petite voix intérieure. Une petite voix intérieure, c'est justement autour de cela que tout tourne. Peu de dialogues, en fait quasiment tout est narré par notre protagoniste qui décrit sa vie, les défauts de ses proches, mais au fur et à mesure celle-ci le pousse à commettre un pécher. La question est, est-ce que cette voix est intérieure ou est-il habité par un corps étranger ? De cette question naît une interrogation perpétuelle, nous tenant en haleine jusque dans ses dernières minutes, en plus de cette narration passionnante de cette vie pourtant ennuyeuse.
Bref, Familiar est un court-métrage intéressant, et réservant quelques bonnes surprises, notamment lors de son final qui vous rappellera inévitablement l'un des films cultes de David Cronenberg.
Particulièrement acerbes, les dialogues et les monologues intérieurs auront tout pour satisfaire les amateurs d'humour noir, notamment lors de la scène du dîner, tout simplement succulente.
La production n'est pas parfaite, car si les acteurs sont tous convaincants, on regrettera une voix-off ayant tendance à en faire un peu trop, rappelant Brad Dourif dans ses moments de folie les plus intenses et décrédibilisant (volontairement ?) un peu le sujet. La chute se montre également un peu trop longue, exhibant les effets gores plus qu'il ne le fallait, alors que de brèves secondes auraient suffit. Cependant, même lorsque la réponse nous sera donnée, un doute subsistera, ce qui viendra s'ajouter aux points positifs de l'oeuvre.
Pour conclure, si les courts-métrages à l'humour noir prononcé et à l'ambiance malsaine vous plaisent, Familiar sera sans conteste un produit à consommer de toute urgence. Si tout cela ne vous enchante guère, jetez-y quand même un oeil, ne serait-ce que pour la curiosité de découvrir une nouvelle production indépendante.
Mention spéciale pour Robert Nolab, qui interprète avec brio son rôle de père au bout du rouleau glissant vers la schizophrénie. Une belle performance.
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