La Vie est belle

Après les comédies d'action, l'énervant yes-man Brett Ratner s'attaque à une légère comédie dramatique sous fond de morale prônant les valeurs familiales. Sorte d'adaptation moderne du "Conte de Noël" de Charles Dickens (dont les similitudes sont nombreuses), Family Man met en scène un esprit bienveillant (Don Cheadle) qui offre à un golden-boy sympathique mais solitaire (Nicolas Cage, aussi survolté que sincèrement touchant) une chance de vivre la vie qu'il aurait du avoir s'il était resté avec son amour de jeunesse (Téa Leoni dans son plus beau rôle).

Fable américaine dans sa plus profonde sincérité, Family Man n'évite aucun cliché, les scénaristes s'assurant de bien contraster le milieu riche et égoïste et le milieu modeste soudé et solidaire tout en n'omettant pas de sacraliser les valeurs familiales, si chère à l'Amérique, surtout lors de la période hivernale. Cependant, le long-métrage réussit à nous faire rire, à nous émouvoir et parfois même à nous émerveiller, toute cette esbroufe à peine crédible sombrant finalement peu à peu dans une crédibilité désarmante.

Cette réussite tient de la simplicité de la mise en scène de Ratner (chose peu difficile) mais surtout de la bonne humeur de ses acteurs, Nicolas Cage et Téa Leoni formant un couple parfait à l'écran qu'on envierai presque. Commençant comme une comédie fantastique rigolote telle une variante de "Code Quantum", le film se poursuit par une gentille histoire de compréhension de la part d'un homme qui a autant réussi sa vie qu'il ne s'en est éloignée (entendez là la vraie vie, celle avec la femme, les gosses et l'amour qui va avec). Poussif, un brin longuet mais terriblement attractif, Family Man reste une jolie surprise à ne pas manquer.