Un pas en avant, un pas en arrière...
I had a dream, et j'y voyais un jeu de mikado, mais en fait non, j'étais éveillé et je regardais Fanboys, car c'est tout ce que c'est, un mikado masturbatoire criblé de références, assis sur un scénario aussi léger qu'un pet. Ça fait depuis Cheech and Chong que le road-movie a dépassé la date de péremption, cependant, les surprises existent, mais malheureusement, Fanboys n'essaie à aucun moment de critiquer cette mélasse de pathétisme, et même pire, la célèbre. Les gens « normaux » sont des connards, les freaks sont des héros (ou tout du moins ils ont l'air de le croire), et c'est probablement le but qui était visé, afin de caresser dans le sens du poil une minorité qui n'existe plus depuis une vingtaine d'années.
Les scènes se suivent et se ressemblent, à base de bagarres, de quiz, de pseudo-blagues et autres trolls anti-trekkers/trekkies, le tout servi par des trous du cul, qui comble de l'ironie, ne connaissent rien au cul.
On se demande ce que vient d'ailleurs foutre Kevin Smith, qui s'était évertué à gommer les stéréotypes pour faire disparaître tout manichéisme, mais il semblerait que l'église de la scientologie lui ait totalement absorbé le cerveau, et il serait peut-être temps de bâtir un « Kevin Smithsonian », afin de se remémorer la belle époque.
Bref, Fanboys n'est pas la plus mauvaise des comédies, car le duo Friedberg/Seltzer est heureusement là pour servir de chicane, mais c'est loin d'être une consolation. On suit le bidule en disant « ah ! un Wilhelm scream ! », « ah ! un sfx d'Alien ! », mais au final on a l'impression d'avoir suivi des « related videos » sur Youtube en ayant commencé par celle de la 20th Century Fox Fanfare. Afin de renforcer ce joyeux foutoire, la production a fait appel à tout un tas de stars plus ou moins connues, que ça soit Kevin Smith, Jason Mewes, Seth Rogen, Danny Trejo ou encore Ray Park (Darth Maul !), se succédant la plupart du temps sans raisons, juste parce qu'il fallait assurer le fan-service. L'oeuvre tente d'ailleurs d'imposer cette touche « fanboy », mais de façon bien trop légère, les références étant amplement connues (Mario Kart 64 du fanboyisme ?), tout comme les caméos, trahissant le véritable leitmotiv du film, qui est de permettre au monsieur-tout-le-monde de se foutre de la gueule de toute une génération, sans pour autant être perdu.
Histoire de bouffer à tous les râteliers, les scénaristes nous imposent un zeste de mélodramatique, exploité de façon très maladroite, tout comme le bout de romance, qui sert à rassurer le puceau de base en lui promettant qu'à 25 ans, tout au plus, il verra le loup.
Dans un genre plus réaliste on lui préférera largement Free Enterprise, vieux de plus d'une dizaine d'années, mais pourtant bien plus contemporain, disposant surtout d'un véritable humour, d'une véritable morale, et surtout d'un véritable scénario.
Pour conclure, à moins de vouloir se foutre de la gueule des geeks/nerds/freaks en suivant les péripéties de cette bande d'attardés ou de se rassurer de ne pas avoir perdu son pucelage à trente ans, vous n'y trouverez pas ce que vous recherchez. Le geek ne pourra en revanche pas retenir son facepalm devant ce défilé de stéréotypes ridicules, pathétiques et rétrogrades, ne lui ressemblant pas, ou alors à ses parents durant leur adolescence.
Mention spéciale pour toute la clique aux commandes de ce film, Kyle Newman, Ernest Cline, Adam F. Goldberg et Dan Pulick, qui ont réussi à nous servir un ensemble rappelant Jeff des Simpson, l'humour en moins.