Introduction au film le 22/10/22 par Patrick Brion au Cinéma de Minuit sur France Télévisions:
__""C'est en 1935 que Richard Pottier tourne Fanfare d'amour. Il vient de mettre en scène Un oiseau rare (ndlr: écrit par Jacques Prevert) avec Pierre Brasseur et Max Dearly, il tournera ensuite Guilty Melody avec John Loder et Nils Asther .
En 1951, Kurt Hoffman en fera un remake avec Dieter Borsche,
et en 1959, Billy Wilder s'en inspirera pour Certains l'aiment chaud.
Comme l'écrit Paul Vecchiali dans sa passionnante Encinéclopédie, "Billy Wilder est assez fidèle quant à l'histoire, mais plus axé vers la satire que le burlesque. Ici, le départ est très réaliste et les acteurs jouent dans ce sens. Autre conception, autre drôlerie, aussi énorme cependant"". (Patrick Brion)
...c'est vrai qu'il est difficile de croire que personne ne reconnait les acteurs quand ils jouent leur propre soeur puis leur frère et vice-versa. Mais il y a encore bien pire et plus incroyable déguisements de filles en garçons et inversement, dans notamment quelques pièces de ...Shakespeare. (ce qui subrepticement me fait aussi penser au très éloigné Predestination des frères Spierig ^^)
Wiki m'apprend ensuite que Richard Pottier a été "assistant sur L'Ange bleu (de Josef von Sternberg)" que je venais juste d'enfin découvrir. D'ailleurs, rétrospectivement, la scène dans Fanfare d'amour, vers la fin, de la chanson au restaurant "A quoi bon vous dire", reprise en coeur par tout le monde et avec l'acteur au piano, avec l'orchestre dans la sorte de mezzanine, me rappelle un peu des scènes et le balcon dans L'Ange bleu (notamment celle où le professeur rougit comme un ado amoureux).
Wiki m'apprend que le Max Dearly que me faisait découvrir Brion dans son introduction
est "à l'origine du gala de l'Union des artistes, pour venir en aide aux artistes en difficulté."
(nb: ...avec notamment des numéros de cirque où Jane Birkin se foula une cheville en descendant d'un éléphant, poussant Patrick Cohen sur LCP à lui demander des nouvelles 30 ans plus tard sur le plateau où elle était invitée lors d'une émission spéciale de Rembob'INA...2 heures consacrées à cet évènement...émission de souvenirs sans doute regardée par l'artiste Isabelle Aubret, non mentionnée, elle, une seule fois: or Isabelle Aubret se brisa les deux jambes lors de son numéro de charité (alors qu'elle sortait juste d'une déjà longue convalescence suite à déjà un paralysant accident de voiture). J'étais quand même ravi que France télévisions, l'INA et Patrick Cohen me donnent des nouvelles de la cheville de Jane Birkin...Max Dearly ne pensait pas à tous ces drames (et digressions sur SC...) quand il proposa un "gala pour venir en aide aux artistes en difficulté.").
Betty Stockfield m'a semblé jouer un peu faux: mais m'a étrangement parfois fait soudain penser à des expressions de Valeria Bruni Tedeschi.
Le directeur entreprenant et amoureux...a de petits airs de Stéphane Bern: il est joué par un amusant 'Jacques Louvigny'. Il s'occupe de l'aspect "artistique" de l'entreprise, laissant à son frère l'aspect financier (Pierre Larquey, que j'ai trouvé plus juste ailleurs).
J'ai quand même éclaté de rire à un des nombreux qui-pro-quo où les filles pensent que la nouvelle est une gourgandine mettant en danger la réputation de la troupe, alors elles organisent une expédition punitive nocturne consistant à entourer le lit de leur collègue, l'enserrer dans les draps et la frapper avec des parapluies et cannes, les plumes volant en l'air comme dans Zéro de conduite de Jean Vigo, cinq ans plus tôt.
Et ces plans rappellent aussi en moins drôle ceux de la punition collective de Vincent D'Onofrio aussi tenu dans son lit (dans Full Metal Jacket et ses coups de chaussettes pleines de savon).
Sauf que le lit n'est ici pas occupé par la cible voulue...