Fanny pleure, pleure et pleure encore. A cause de son amour parti sur les mers, à cause également de cet enfant qu'il lui a laissé de leur nuit interdite, en catimini ou encore parce que le poids de l'honneur la force à se marier. C'est sur elle que se focalise ce deuxième volet de l'oeuvre de Pagnol. Mais aussi sur son presque beau-père et sur son futur mari. Ici, le cinéma n'est pas le plus important, il est assez hésitant, souvent assez raté dans ses transitions, la caméra se contente de filmer les personnages qui disent avec l'accent marseillais (c'est drôle au début) le texte de Pagnol. Auteuil s'il est superbe dans son rôle n'offre rien d'original à ce texte, il se contente de l'adapter, assez fidèlement d'ailleurs, en le faisant bien dire par ses acteurs. Quant à Fanny, interprétée par Victoire Bélézy, elle a la beauté et la douceur de sa jeunesse mais ne transcende pas grand chose. Victoire Bélézy est une bonne diseuse, sans plus.
Auteuil offre donc un film estival, un film amoureux d'une oeuvre et le seul intérêt est d'entendre à nouveau ce texte magnifique, ces dialogues piquants mais ça, Auteuil le doit tout entier à l'auteur, lui, il se contente de le mettre en scène, très théâtralement avec assez peu de cinéma finalement, de beaux acteurs et beaucoup de douleur tout autant que de drôlerie. Le film sent "bon", le vieux et ne réinvente finalement pas grand chose. A voir en été, pour sentir bon l'air marseillais et les petis drames de la vie de quelques familles...