Ambitieuse Fantaisie.

Fantasia, est un concept de Walt Disney, une expérience qui se voulait différente.
Après Blanche-Neige et en parallèle de Pinocchio, le studio tenta d'explorer une autre perspective. Une sorte d'hybride, à la croisée entre animation et spectacle musical. Un trip pour les sens, l'union des puissances visuelles et auditives.
Un point important : Le film ne possède pas une structure narrative.
Disons, une structure conventionnelle.
Les dialogues sont également absent.
Le film se découpe en plusieurs histoires, mélangeant musiques classiques et des visuels marqués.
D'ailleurs nous pouvons parler même de séquences, comme pour l'ouverture, composé de visuels abstraits se superposant à la musique.
Ce n'est pas un film "intellectuel" à mes yeux. C'est un film émotionnel. Il fonctionne sur les sentiments. Sur les sens.
Une véritable expérimentation émotionnelle.
On pourrait dire que tout cela fait patchwork. Mais pour moi, l'assemblage des séquences fonctionne.
Elles communiquent entres elles, toujours sur ce plan émotif.
Parfois il est vrai, on ne sait comment vraiment réagir ou interpréter.
Cela peut conduire à une " réponse" émotionnelle confuse.
Un décalage constant, avec parfois des moments effrayants, parfois plein de tendresse... cela arrive simplement et c'est à nous de concevoir notre propre conclusion.
A l'origine, tout part du court métrage de " Mickey l'apprenti magicien", partie la plus connue du film. Enthousiasme, Disney décida de pousser le potentiel petit à petit jusqu'à ce bijoux d'animation, ce bijoux musical.
Je crois qu'une beauté, comme ces feuilles portées par le vent, fauves et délicates, peut nous emporter au delà des conflits sentimentaux dont les personnages peuvent habituellement traverser.
Cela nous aspire dans une beauté simple. Et finalement implicitement profonde.
Les animateurs de l'époque ont su trouvé le ballet, la poésie à travers les mouvements.
Le final est à mes yeux, la séquence du film.
Le contraste y est merveilleux. Et contrairement à certains avis, je ne crois pas qu'avoir une culture extrêmement riche soit nécessaire pour capter la virtuosité de cette scène.
A la fois plus sombre et plus inspirant qu'on ne peut l'imaginer.
Voilà ce qu'est le final, et le film.
Un sombre songe. Un lumineux cauchemar.