Avant même que le cinéma ne soit officialisé, des instruments comme le Zootrope ou le Phénakistiscope permettaient de voir des dessins en mouvement grâce à différents procédés. Le cinéma d'animation naquit officiellement au cours des années 1890 grâce à des artistes comme Emile Reynaud. Emile Cohl fait partie de ces réalisateurs français ayant expérimenter en animation au début du siècle dernier, s'imposant parmi les premières stars du milieu.
S'inspirant d'Humorous phases of funny faces (James Stuart Blackton, 1906), premier film d'animation réalisé sur support argentique, Cohl reprend le principe de l'artiste qui dessine avant de laisser vivre ses personnages dans un univers surréaliste, permettant toutes les folies possibles. Des dessins non pas réalisés à la craie sur un tableau noir, mais à l'encre de chine sur une feuille blanche et dont le contretype du négatif a permis d'inverser les couleurs. Ce qui s'avère un tour de passe-passe de plus dans un film qui n'en manque pas, son petit clown laissant sa place à un homme bien embêté par une femme aux cheveux bien encombrants.
Un gag faisant suite à une série d'autres tout aussi imaginatifs, Cohl se faisant plaisir avec ses personnages, n'hésitant pas à jouer avec leur anatomie. Le petit clown grossit, perd la tête et en vient même à être rafistoler en cours de route. Fantasmagorie est le début d'une grande aventure pour ce réalisateur dont vous pouvez voir certains de ses films sur Youtube.