Ahhh un film que j'avais vu plus jeune au cinéma de minuit sur FR3 (à l'époque) et dont je ne percevais que quelques bribes inquiétantes et fascinantes si éloignées de l'aventure populaire du Fantômas de Hunebelle et plus proches du canevas crapulo-apeurant des romans de Souvestre et Allain. D'ailleurs ce visionnage outre le plaisir de retrouver à l'intact des souvenirs du passé m'incite à lire les romans que j'ai depuis Mathusalem et que je n'ai jamais ouvert. Drôle d'idée.
Ce Fantômas là est comme je l'espérais : prodigieux, cruel, démoniaque, violent. La réalisation est maniérée, certes, les sifflements continus du vent lors de la tempête peuvent lasser. Mais très vite, ils deviennent des cris perpétuels et font monter d'un cran la tension de l'action, le spectateur se trouve dans une position inconfortable, on étouffe vite.
Seul bémol la mise en image du Fantômas quand il n'est pas déguisé. La volonté de cacher sa réelle identité oblige le cinéaste à faire employer au comédien des postures peu naturelles qui jurent avec le reste de la mise en scène. Un peu plus de subtilité n'aurait pas été négligeable. Sans doute que les moyens techniques de l'époque ne permettait pas d'autres subterfuges. Un peu d'indulgence, mon garçon!
Ma nostalgie a été satisfaite, mais le présent n'a été non plus déçu : j'ai passé là un très bon moment.