De Fantômas en Rolls-Royce, à Mylène Demongeot en petit Baigneur plastique.
De la terre à la mer en passant par les airs, par vélo Hirondelle à hélicoptère alouette.
Juste quelques minis remarques car tout a été dit sur SC et ailleurs, sauf 'étrangement'... qu'il a été pillé par John Woo et Alain Corneau :-D
Ce film est un de mes en famille doudous visuels où ce vrai méchant voulant un jour détruire le monde avant de partir dans l'espace...me rappelle les Elon Musk et autre tête rasée de Jeff Bezos (visuellement le cousin le Fantômas):
- Beaucoup semblent se moquer de son réalisateur André Hunebelle mais, par exemple, la scène où son méchant se vante auprès du justicier qu'avec son nouveau visage, il va réussir à méprendre et séduire sa fiancée, n'est vraiment pas plus bête que dans le vénéré Face Off de John Woo où John Travolta et son nouveau visage, rend fou Nicolas Cage en se vantant qu'il va aussi coucher avec sa femme (Volte/Face de John Woo de 1997).
- La longue fin et son assez démente course poursuite m'ont fait penser à la La Grande Course autour du monde de Blake Edwards d'aussi 1965 et au bon Planes, trains and automobiles de John Hughes, car c'est fou le nombre de différents véhicules et moyens de transport visibles dans ce premier Fantômas. Même un cheval (sur lequel Juve se brise l'entrejambe), lors de la scène de train (qui me semble rendre aussi hommage à Buster Keaton et son 'Mécano de la générale').
- En série de véhicules, le film commence par Fantômas en Rolls-Royce, finit avec la belle et juste Mylène Demongeot en petit Baigneur plastique. Mais on aura aussi croisé entre autres, un taxi rouge et blanc en piège ambulant...des vélos Hirondelle ...des hélicoptère alouette (hélico que Jean Marais recroise dans Peau d'âne de Jacques Demy)...une DS sabotée...une grue détournée (bien avant Daniel Craig et sa "crane") etc. Une BMW décapotable poursuit même un train, suivi par un hélicoptère poursuivant un beau bateau hors-bords (canot de la marque Riva, "la Ferrari des mers").
- Je n'avais d'ailleurs pas encore remarqué que Mylène Demongeot (la journaliste, Hélène Gurn) est virée plutôt brutalement de cet hélicoptère, quasi manu militari, par Juve, alors que c'est elle qui leur a amené cet hélico Alouette sur cette belle plage en belle crique. On devine que hors-champ, Mylène Demongeot chute parterre :-D
- J'attends toujours la scène du quiproquo où deux policiers en pélerine et vélo Hirondelle arrêtent et embarquent de force le pauvre SDF: l'un d'eux est Bernard Musson (notre Christopher Lee). Gag et quiproquo de policier maltraité par ses collègues qu'on retrouve plus violemment dans Inspecteur La Bavure
- J'éclate encore de rire à chaque fois à la scène du portrait-robot, surtout le moment où les citoyens reculent de peur en reconnaissant leur monstre d'agresseur en l'inspecteur Juve. Alain Corneau fera une version moins drôle 10 ans plus tard dans Police Python 357 (trouvant au policier non pas un regard féroce et sadique mais "...fer-mé", avec geste du poing).
- Ce que j'aime surtout dans cette scène de portrait-robot est l'autodérision de mon Louis de Funès: dans le Corniaud, l'année suivante, il accepte la comparaison à son désavantage avec le culturiste Robert Duranton sous la douche (notre Arnold Schwarzeneger); dans le Fantômas suivant, le ministre rappelle au moment de la remise de médaille que décidément rien ne prédisait que ce physique quelconque devienne un héros ; et ici, Louis de Funès laisse dire qu'il a un nez "long" et "gros" sur une bouche "large" et "cruelle", de "vraie bête fauve"; le tout sous des yeux "sadiques", "féroces" lui donnant une "expression de brute dégénérée"...ce qui exonère de toute méchanceté son futur "Surtout un gros huileux, frisotté avec des petits yeux cruels et des lunettes...une vraie tête d'assassin" dans Rabbi Jacob (au sujet d'un autre Commissaire, cette fois joué par l'excellentissime Renzo Montagnani).