De quelle dette vis à vis de soi ou de l'autre est-il vraiment question ?
D'une pièce de 100 lires donnée par notre personnage narrateur quelque peu enfantin, Nino, à une mendiante qui ressemble de loin à Anna, à sa mère peut-être telle qu'elle serait devenue, abandonnée, vieillissante et malade ? Mais ce décloisonnement labyrinthique, cette voix d'outre-tombe téléportée, cette succession de plans dans la pénombre sur ces lieux de rencontres amoureuses disparues, ce coupe gorge, cette concierge assassinée peut-être tuée par son fils, motifs littéraires parmi d'autres, comment faut-il les lire ?
Comme une tentative de compréhension-reconstitution de la mise à mort d'un amour dont la disparition reste inexpliquée ? Comme l'ébranlement de tout un dispositif de défense qui menace l'intégrité du personnage ?
Anna est-elle l'autre Nino dans une confusion des genres, femme et homme pris dans l'enfermement du même, relations entre femmes et hommes compartimentées qui laissent planer le doute quant à la possibilité d'une sexualité entre l'épouse et ses amies, les hommes s'arrangeant entre eux sur l'éventualité d'une aventure extraconjugale sauvant les apparences ?
Qui de Nino ou d'Anna ou du cinéaste et de son actrice va reconstituer à l'écran, l'un faisant apparaître l'autre dans le champ du regard du spectateur qui assiste au film dans le film, le fantasme de résurrection d'un personnage vieillissant, rattrapé par son désir de jeunesse éternelle ?