Il est complexe de recevoir en France un film comme Scrooged, quintessence de la comédie dramatique de Noël made in the USA qui associe un mordant initial et superficiel à une niaiserie générale sur fond de rédemption et de réconciliation. Le titre français témoigne d’ailleurs de ce malaise, puisque la référence au personnage de Charles Dickens disparaît au profit des trois esprits qui n’occupent même pas le premier plan, faisant du fantastique non un registre parmi d’autres mais une atmosphère d’ensemble – impression confortée par la partition musicale de Danny Elfman. Le long métrage de Richard Donner oscille entre le burlesque décapant et la guimauve fondante sans choisir son camp ; il en résulte un rythme en dents de scie et un comique malmené par ces saccades tonales, qui invalident certaines séquences – la rencontre avec l’ancien patron momifié – ou en atrophient d’autres – le voyage en taxi –, au détriment de la cohérence du personnage campé par Bill Murray. Une demi-réussite, réhaussée par l’élégance de la mise en scène et l’intelligence avec laquelle elle met en abyme le spectacle télévisé.

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le 12 juin 2024

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