Avant d'être une grosse franchise bien grasse apte à faire mouiller le fan de tunning dans son slibard, "Fast and furious" était une petite série B relativement modeste, un peu sortie de nul part en plein été 2001 avec à sa tête un casting de quasi-inconnus (Vin Diesel venait de se faire connaître pour "Pitch Black", Michelle Rodriguez pour "Girlfight", Paul Walker et Jordana Brewster hantaient surtout le teen-movie), qui allaient être propulsés sur le devant de la scène tout en se retrouvant rapidement prisonniers de leur image véhiculée par le film.

Trouvant sa source dans un article sur les courses automobiles clandestines en Californie, "Fast and furious" est bien entendu un produit calibré pour plaire aux djeuns en tout genre, Hollywood entrant d'un coup de plein pied dans l'univers West Coast déjà omniprésent à la télévision grâce aux clips et à MTV. Le film de Rob Cohen, essentiellement connu pour "Dragon", son biopic sur Bruce Lee, offre ainsi à son public de mâle en rut ce qu'il est venu chercher: de la grosse cylindrée, du son qui pète sa race, du muscle et de la biatch.

S'il se repose sur un scénario complètement con entièrement pompé sur celui du grandiose "Point Break" et sur une psychologie de bazar entraînant malgré lui une poignée de dialogues à se tordre de rire, "Fast and furious" fait admirablement le boulot, témoigne d'un certain savoir-faire de plus en plus rare à Hollywood, offrant à son audience des poursuites spectaculaires et euphorisantes (LA scène avec le camion), même si l'on pourra tiquer sur une certaine apologie de la vitesse (les gus n'attendent pas d'être sur un champ de course pour cramer du feu rouge) et sur l'emploi de CGI à deux ou trois occasions.

Porté par un casting charismatique (une hola pour Baboulinet !) et par une efficacité de chaque instant, "Fast and furious" est peut-être un film totalement crétin, purement mercantile et indigne du regard des cinéphiles qui se respectent mais qui conserve en lui une certaine modestie et qui ne promet rien d'autre que ce qu'il a sous le capot.

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le 12 mai 2014

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Gand-Alf

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