Succès surprise au box-office 2001, le sympathiquement con "Fast and furious" donna naissance à une franchise incroyablement lucrative, mais dont la qualité semblait baisser d'épisodes en épisodes malgré la réunion du casting original le temps d'un quatrième volet de bien triste mémoire. Autant dire que plus personne n'attendait quoique ce soit de cette cinquième aventure. Et pourtant...
Délaissant la Côte Ouest pour Rio de Janeiro, l'aspect bling bling et les strings à la pelle pour une approche plus rentre-dedans sentant bon la sueur et la testostérone à plein nez, Justin Lin, déjà coupable des deux opus précédents, se sort les doigts du moteur et passe enfin la seconde, ayant visiblement pour but de ruer dans les brancards, son budget de blockbuster dans les poches lui permettant toutes les folies.
Et le bougre ne va pas se gêner, profitant d'un scénar à la "Ocean's eleven" construit comme un épisode de "GTA" pour tout faire péter autour de lui, proposant aux spectateurs médusés son lot de séquences incroyablement spectaculaires, allant d'un braquage ferroviaire à un mano a mano entre ces gros balourds de Vin Diesel et The Rock, en passant par une poursuite dans les favelas, pour finir en apothéose sur une gigantesque poursuite dans les rues de Rio, morceaux de bravoure jouissif et destructeur qui a sûrement dû rendre tout dur le kiki d'un certain Micheal Bay.
Attention, cela reste un "Fast and furious", c'est à dire que les incohérences pleuvent, que le scénario est un concentré de conneries, que le film affiche vingt bonnes minutes en trop, que les personnages disent des trucs super profonds, que le casting féminin a beau être sexy (Elsa Pataky porte super bien l'uniforme de flic et Gal Gadot est sublime), il n'est là que pour servir la soupe aux gros bourrins et que le tout se termine sur une touche de sexisme absolument abjecte.
Mais voilà, "Fast Five" est un sacrément bon petit film du samedi soir, un roller coaster qui déglingue tout sur son passage et qui en donne pour son argent à un public qui n'en attendait plus autant, d'autant que Justin Lin a le bon goût d'expédier tous les passages obligés et racoleurs en une seule séquence. Peut-être la première fois de ma vie que j'ai envie de voir le prochain épisode d'un "F&F".