Fast & Furious 5 par zeugme
Assumons notre note : j'hésitais entre X-men et FF5. Y'avait que ça dans mon ciné de quartier. Bossnigger est responsable du choix final. Je savais à quoi je m'exposais, j'y suis pas allé en disant "Chouette, un truc nul à sabrer pour me la jouer : "J'ai un avis, j'ai une vie"". J'ai un semblant d'avis, un semblant de vie et un avis très précis sur la vie des gens que ça ferait ricaner.
Bref, j'avais franchement peur d'avoir claqué du pognon pour une connerie (de plus).
S'pas tout à fait ça, s'pas complètement faux non plus.
Commençons en douceur : j'ai bien rigolé devant MacGruber. Film idiot, scénario invraisemblable, humour pour déficients légers, acteurs drogués. Je sais apprécier les petits plaisirs simples de la vie. En même temps, FF représente une bonne partie de ce que je hais du monde (occidental) moderne : sens des responsabilités zéro, recul sur soi zéro, obsession de se comparer la taille de la bite et conviction que l'argent ne fait pas le bonheur mais que c'est un bon début.
Forcément, FF5 part mal de ce point de vue là. Les scènes très introspectives te font sérieusement douter de la sexualité des protagonistes. Pas dans le genre "Au secours, ils sont gay !", mais plus "Au secours, ils ne sont pas conscient qu'il font les hétéros qui voudraient se faire passer pour des gays en se basant sur la cage aux folles !". On dira ce qu'on voudrait du regard bovin de Vin Diesel, le type est manifestement plus avantagé génétiquement quand vient le temps de froncer les sourcils avec un air méchant que quand il faut prendre un air mélancolique. C'est comme ça, Stantham à ouvert la voie à une nouvelle génération d'Acteurs, le gouvernator l'avait précédé à ce jeu là et sans doute d'autres avant que je ne connais pas.
Bon, si on va voir un film qui s'appelle Fast and Furious pour de l'introspectif, on est aussi bien équipé qu'en allant se faire un Haneke ou un Malick en espérant voir des nymphettes se faire fesser. On chercher un peu la déception. Côté action, ça doit être mon côté blasé, je ne vois plus rien que je n'ai pas déjà vu mille fois. Aussitôt vu, aussitôt oublié.
Ceci dit, y'a une espèce de bonne humeur, de feeling "éclatons-nous à faire ce film et puis merde" qui est vaguement contagieux. Contagieux a été pesé avant d'être écrit. Je sais que j'ai vu un truc débile, sans qualités particulières (ni défauts), mais y'a quand même quelque chose. De ténu.
Et pourtant, on a fait son possible pour me faire décrocher dans le film. Les flics (dont on apprend plus tard qu'ils sont au top) qui entrent pendant un casse en file indienne pour se faire descendre, les mecs qui traversent des vitres qui ont l'amabilité d'exploser au contact, des m16 qui ne traversent pas des bagnoles et ainsi de suite. Généralement, au bout d'un moment mon cerveau crie grâce, branche les yeux sur la moelle épinière et se barre en pleurant. Mais parfois, va savoir pourquoi, ça passe quand même. Cf Star Strek dernier du nom (les types, là, qui voyagent dans le temps en fonçant dans un trou noir), cf Tron (les lignes de code, là, qui vont en boîte pour passer le temps). Ça tient à un vague ressac de sentiments.
Autrement dit, avec le passage des années, j'ai la cervelle qui ramollit. N'est pas loin l'époque ou je boufferai de la merde avec l'oeil éteint et vaguement content de ce qui m'arrive. Mais n'empêche, j'ai plutôt apprécié que détesté. Sauf que j'ai déjà presque tout oublié une heure plus tard.