Je pense que ce film est la preuve qu’il est temps que la franchise Fast & Furious évolue. D’une part parce que la qualité va en diminuant (au point qu’on commence dangereusement à se rapprocher de l’étron qu’était Tokyo Drift), mais aussi parce qu’on atteint la limite. Entre un Vin Diesel qui se prend totalement au sérieux dans son rôle, une intrigue qui pourrait fonctionner en tant que film d’action lambda mais qui, en voulant ajouter au forcing des voitures, décrédibilise toute l’histoire, et un Dwayne Johnson ou un Jason Statham qui justement décident de jouer sur le personnage qu’ils se sont créés au cours de leurs carrières ; ben voilà, on atteint un point de rupture. Et il va falloir trancher, parce que là ça ne tient plus.
L’intrigue n’a aucun sens, aucun intérêt, aucune surprise, aucun rebondissement, que ça en devient d’un ennui presque mortel. Les scènes sont de plus en plus improbables, n’essayant même pas de paraitre crédible ou réaliste, ce qui fait que non seulement on n’y croit pas, mais en plus on ne s’y investit même plus. On ressort des personnages au hasard, la continuité de l’univers n’a même plus de logique, on pourra se poser des questions sur certains aspect moral du truc. Et le truc continue de se prendre trop au sérieux lorsque Vin Diesel est à l’écran, alors qu’il gagnerait grandement à être un film d’action complètement décérébré et assumé. Et miraculeusement, c’est quand on a justement des scènes avec Dwayne Johnson ou Jason Statham que, soudainement, le film remonte la pente et devient divertissant.
Du coup, le casting est à la ramasse complet, Charlize Theron est en perdition, on se demande ce que Helen Mirren vient faire ici. Et techniquement… Ce n’est pas affreux, mais ça reste quand même bien moche, avec une musique pour ma part invisible et inutile. La mise en scène ne réussit rien, le montage est à chier, les effets spéciaux sont risibles (ça leur aurait coûté quoi d’avoir quelques cascades avec de vraies voitures ?), restent juste les décors plutôt classiques.
Bref, la franchise continue de s’enfoncer dans les tréfonds de la nullité, et n’est apparemment pas prête de s’arrêter là. C’est triste.