Petit rappel du contexte:


Fast and Furious est une saga à l'origine terre à terre sur une bande de jeunes loubards mordus de mécanique et de course illégal. Au départ on avait droit à des actions réalistes et des courses-poursuites crédibles ou tout le monde semblait être des humains normaux. Puis est venu le 5e film Fast and Furious qui venait voir arriver le comédien Dwayne Johnson dans la troupe. Plus violent dans l'action, adulte dans son propos, ce long métrage a marqué le coup si fort que les suites ont toujours misé plus haut quittant totalement l'aspect minimum réaliste de la franchise pour devenir autre chose de toujours plus dingue et décomplexé misant constamment dans la surenchère, des Expendables Garagistes sauce MCU.


Personnellement je ne suis pas un mordu de ce changement de cap sorti de je ne sais ou qui ont livré deux derniers films complètement idiots et tellement surréalistes et grotesque dans son récit que cela en est devenu une comédie bien grasse. Néanmoins je ne sais pour quelle raison je me suis laissé tenter par celui-ci peut-être parce que j'aime bien les comédiens ainsi que le réalisateur et parce qu'il se détache un minimum de cette saga.



Heureusement que le ridicule ne tue pas !



Fast & Furious: Hobbs et Shaw est un spin-off réalisé par David Leitch (Deadpool 2, Atomic Blonde, John Wick...) qui s'avère burné et bourré de testostérone. Clairement le film est invraisemblable et n'a ni queue ni tête, n'hésitant pas à tout oser. C'est très simple c'est idiot dans une version bon enfant du début à la fin, idiot mais pas dénué d'intérêt grâce à des comédiens imposant qui clairement semblent réellement s'amuser.


Le récit est du même calibre que les deux derniers Fast and Furious, c'est-à-dire vide de sens, complètement stupide, dépourvu de substance et de logique, cependant pourvu d'action fulgurante et tape à l'oeil. L'humour est énormément présent et c'est plus gênant que drôle, même si quelques fois on rigole des stupidités bien lourdes de Jason Statham et Dwayne Johnson. Les dialogues ne volent pas du tout haut, néanmoins les répliques que se balancent constamment à la gueule les deux comédiens sont un vrai régal. Ils se fustigent constamment d'insultes et de vannes et contre-vannes, de boutades et d'objections et contre-objection aussi farfelue que burlesque.


Dwayne Johnson dans le rôle de l'agent bodybuildé Luke Hobbs est toujours aussi défonce-tout, pourvu d'une carrure toujours aussi imposante qui le rend étonnamment plus idiot et marrant qu'inquiétant. Il va toujours plus loin dans son rôle de défonceur, n'hésitant pas à tout exploser de sa stature jusqu'à nous livrer des plans aussi osés que drôles dans sa tenue traditionnelle des Samoa face aux vilains (oui-oui ils ont osé). On a même droit au haka, manquait plus que Jason Momoa et on aurait eu une bonne équipe de rugby.


Jason Statham alias Shaw le méchant, finalement pas si méchant (attention retournement de situation en vue), fait toujours une forte impression dans son rôle de casse-gueule grincheux. Après son frère, c'est sa petite sœur qu'il va devoir aider sous les conseils de sa maman en prison. Ce film est un film de famille, car en plus de la sienne on explore également celle de Dwayne Johnson. Finalement renversement scénaristique (hou là là !), on apprend que Shaw n'a jamais été méchant (originalité de qualité) et qu'il était manipulé depuis le départ ainsi que le gouvernement le poursuivant. Finalement, son seul crime a été de tuer Han (Fast and Furious: Tokyo Drift) qu'il pensait justement méchant parce qu'il s'en était pris à son petit frère. Voilà comment, finalement, on fait en sorte que Jason Statham soit réhabilité dans un rôle de gentil où il peut faire maintenant partie de la famille de tonton Dom (Vin Diesel) autour d'un bon barbecue.


Clairement le plus intéressant dans cette œuvre est le relationnel entre les deux individus, ramenant un peu au film Tango et Cash de par certaines répliques sur le relationnel avec la sœur de Jason Statham, et même à True Lies pour une scène directement inspirée du film. Toutes les phases de combat envoient du lourd, rien de bien innovant, mais toujours aussi badass et franc des pectoraux.


Vanessa Kirby la frangine Hobbs amène une petite touche de féminisme bienvenue dans toute cette sueur. La comédienne s'en sort bien, ne se faisant jamais absorber par le duo vedette, venant même à former un trio efficace. Une agréable surprise.


Idris Elba dans le rôle de Brixton une machine de guerre surhumaine appartenant à une organisation terroriste obscure qui veut détruire le monde (eh bien, on en a fait du chemin depuis les courses de voitures tuning) apporte sa stature dans un rôle de vilain méchant motivé par le fait qu'il est méchant. La définition même de caricature, quoique original dans le fait qu'il est un superman qui échoue à tous ce qu'il entreprend.


Finalement l'organisation criminelle qui veut la fin du monde est à la fin toujours là. Le grand méchant directeur représenté par une voix bien grave (ici la voix) se présente comme le méchant ultime de l'univers partager fast Furious (coucou Thanos). Qui est-il ? Personne ne le sait, mais il connaît Hobbs et lui fait la promesse de bientôt venir s'occuper de lui (oh là là le teasing de malade j'en suis tout retourné). À présent toutes les théories vont fuser sur cette personne de l'ombre. Beaucoup déjà pensent au papa de Dwayne Johnson, moi j'ai envie d'être plus fou fou, c'est pourquoi je dirais que c'est Gal Gadot qui a finalement survécu. Gal Gadot is back !


Je terminerais par la participation de Ryan Reynolds qui est saoulante et casse oreille malgré sa petite apparition au même titre que Kevin Hart. Je vous préviens dans la scène post-générique Ryan Reynolds spoile à fond le final de la saison ultime de Game of Thrones.


CONCLUSION:


Un long-métrage sous testosterone qui ne laisse plus aucun rapport avec la saga Fast and Furious ce qui n'est pas plus mal. Débile, bidonnant, ridicule, amusant, il ne faut clairement pas attendre de ce film une quelconque substance, c'est un défouloir. Je me suis finalement un minimum amusé et ce film à réussie à me réconcilier brièvement avec cette franchise que je ne supporte plus depuis deux films.

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le 7 août 2019

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