Déjà le 10e volet de cette saga à l'évolution dingue, une franchise qui a su décomplexer les cascades automobiles jusqu'à toucher le plafond de verre de la surenchère. La formule se répète hélas trop d'un film à l'autre en frôlant de plus en plus l'auto-caricature. Les scénaristes sont incapables de renouveler la recette et se contentent de refaire ce qui a déjà marché. Par exemple pour créer un nouveau protagoniste on reprend un ancien personnage mort et on lui invente une soeur, un neveu ou un grand oncle cachés qui veulent se venger en conduisant une bagnole. Bref ça tourne en rond et au bout d'un moment même pour un film popcorn ça devient redondant et ennuyeux.
Malgré tout la recette opère toujours suffisamment pour passer un bon moment, le film est d'ailleurs meilleur que l'épisode précédent. Mais on ne vibre plus autant qu'avant lors des scènes de course-poursuite, certaines idées de cascades automobiles sont badass mais on a l'impression de les avoir déjà vues. D'autre part les acteurs vieillissants qui viennent cachetonner ne sont plus aussi crédibles en baroudeurs, et les enjeux sont trop noyés dans l'exubérance générale et le montage choral qui disperse l'action aux quatre coins de la planète. On cherche à caser trop d'éléments pour que le film soit digeste, sans compter la multitude de personnages auxquels il faut donner un peu de temps à l'écran. Roman et sa bande sont dorénavant exclusivement cantonnés au comic-relief, un rôle qui leur convient assez bien d'ailleurs. Jason Momoa cabotine gentiment dans ses fringues de dandy métrosexuel à tel point qu'on se demande si c'est pas lui qui est chargé du comic-relief, par contre en tant que méchant il est difficilement crédible. C'est là tout le problème de la saga ces dernières années : on n'y croit plus suffisamment pour pouvoir apprécier pleinement le spectacle. L'équilibre entre exubérance et crédibilité est certes difficile à trouver mais sans cela il ne reste plus qu'un feu d'artifices qui sera vite oublié.