Fatal c'est 95 minutes de film autour d'un personnage de sketch (Fatal Bazooka donc), d'autres l'ont déjà fait avant avec un manque de réussite certain (Elie Semoun, Jean Dujardin, Gad Elmaleh). Mais là on parle de Michaël Youn, le type qui montre son cul aux 7 d'or et qui a remis le mégaphone à la mode, autant dire que c'est l'homme de la situation surtout qu'en plus de jouer les bouffons devant les objectifs il fait aussi le bouffon derrière la caméra. Youn va-t'il réussir là où beaucoup d'autres ont échoués ?
Réponse : non. Non parce que son film est une accumulation de gags poussifs... pousifs et, évidemment, pas drôles pour un sou. Quarante secondes de mise en place pour aboutir sur "la statue femme fontaine de champagne", sérieusement, ça fait rire qui ?
Tout le film est comme ça, les grandes bases de ses ressorts comiques sont donc : le pipi, le caca, les zizis et les zezettes. Hilarant. La quasi totalité des blagues du film tombent donc complètement à plat et l'ensemble se révèle donc incroyablement embarrassant pour le spectateur.
Visiblement admirateur de Ben Stiller l'ancien trublion du PAF se permet également des citations (Zoolander et Tropic Thunder en tête), pour ne pas dire des emprunts éhontés, au comique américain... mais évidemment en version pas drôle, sinon ça ne serait pas raccord avec le reste du film.
Reste que dans cet océan de nullité surnage vaguement deux choses : Premièrement il y a Stéphane Rousseau, qui n'élève pas vraiment le niveau mais qui parvient tout de même à faire sourire de temps à autre.
Deuxièmement il y a les parodies de clips. Ces parodies sont vraiment drôle puisqu'on dirait exactement les mêmes merdes qui inondent les chaines dites "musicales" à longueur de journée : musique immonde, réalisation insupportable, paroles crétines, gestuelle ridicule... c'est rigolo et pertinent mais Michaël Youn nous a déjà fait le coup avec les vrai-faux clips de Fatal Bazooka (chansons qui se sont d'ailleurs vendues par millions, plus on met le nez des gens dans leur propre merde et plus ils aiment ?) et la recette commence à être légèrement usée. Cependant le film s'arrête là puisque de critique un peu construite du showbizz : il n'y en aura point.
A côté de ça le réalisateur a ramené toute sa bande de potes (et même sa nana) au lieu de prendre des acteurs, histoire que tout le monde profite des 14 millions d'euros de budget en faisant les singes devant l'objectif. Car oui, cet étron à quand même coûté 14 millions d'euros, et oui.
Mais, vous l'aurez compris, 2 vannes sympa dans la bouche de Rousseau et 3/4 moments musicaux plus vrai que nature ça ne fait pas un film. Comme nombre de ses compagnons Fatal Bazzoka aurait dû rester dans la petite lucarne, à sa place (là où il arrivait à être drôle donc).
Fatal est un film à l'image de son personnage principal: vulgaire, idiot et insupportable. Michaël Youn parait trop content de faire le guignol pour élever son personnage et son film au dessus du flot de médiocrité dont il prétend pourtant se moquer. Car le film se vautre avec complaisance dans la stupidité des personnages et des situations à grand coup de vannes faciles et pas drôles. Tout ceci ressemble à un bad trip de mec bourré, le genre de truc qui te fout la honte une fois que tu as dessoûlé et qui te fait jurer de ne plus jamais toucher à une goutte d'alcool. Fatal est une anti-comédie à la française dans son expression la plus crasse et la plus exaspérante.