Y'a pas que Malle mâle qui m'aille mal...

Personnage ambigu que ce Louis Malle...

Qu'on déteste, qu'on aime, parfois alternativement...

Et qui se complaît ici dans l'immoralité... Qu'il envie ou qui lui fait peur ?

A dire vrai, je suis embarrassé pour mettre une note à ce film tant il suscite en moi des variations de jugements contraires...

Ce que je n'ai mas aimé :

- la musique, façon Matthieu Chabrol en plus soft mais tout aussi pénible à subir...

- la longueur, lenteur insupportables. Incompatibles avec la jouissance des images.

On aurait pu (dû) ficeler tout cela en 90 mn... Que de scènes inutiles, que de plans stériles...

- le casting ! Quelles tronches anglaises de carnaval si on excepte les actrices féminines...

- le coiffeur des comédiens : il fait toujours la même coupe ! Débutant ?

- le verbiage excessif, pompeux...

- le manque de rythme...

C'est tout pour aujourd'hui mais en cherchant bien, je me réserve le droit d'y revenir...

Ce que j'ai bien aimé :

- le côté voyeur. Certes, on est à la limite du "X "déjà dépassé, et qui a déjà tout montré, mais Malle va plus loin car il transcende le côté bestial, mécanique, gymnastique de la chose... Cherche-t-il encore à titiller la censure ? D'autant qu'à son âge, il n'a plus rien à perdre.... Il décédait trois ans après et c'est son avant-dernier film (1932-1995)

- l'audace : le sujet a déjà été traité mais le rendu est parfait. Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler le final, mais c'est du grand art, et jusqu'à la dernière seconde de pellicule.

- La gestion de son plateau : je me suis toujours demandé si Malle aimait vraiment les acteurs ou s'il les considérait comme des marionnettes. En leur demandant toujours plus pour découvrir leurs limites, et jusqu'où il pourrait aller trop loin en leur demandant toujours plus.

Ainsi, quand il demande au couple d'éviter les baisers qui font "sale" pendant le tournage, ne leur en insuffle-t-il pas de fait l'envie sournoise ? De celle du fruit défendu ? Car à jouer des scènes aussi torrides, on ne me dira pas qu'il est difficile d'oublier sa nature... et laisser son éthique professionnelle au vestiaire ?

Et si on lui donnerait le bon Dieu sans confession, Binoche et son apparence d'ange se réveillent pour laisser place à une véritable "pute" éhontée, abandonnant toute pudeur aux vestiaires...

Là est tout le mystère de la femme....

D'où la mésentente dit-on qui régnait sur le plateau entre les acteurs du couple maudit...

- la véracité de la chose... On parle beaucoup d'amour mais combien le connaissent réellement ?

Il semble que Malle oui, d'ailleurs que d'occasions ont dû se présenter à lui ! Le véritable est complètement destructeur tant on s'en veut de devenir dépendant totalement l'un de l'autre, au point d'oublier tout le reste : famille, profession, amis... Souvenons-nous de DSK...

- et pour conclure, le côté sulfureux ou surprenant de certains films (comme de certaines femmes) m'a toujours épaté... conquis.

Car cette part de rêve qu'on a tous en soi, certains le réalisent. Mais comme on fait beaucoup de rêves...

Indécis: la vision de ce film m'a décidément vraiment laissé indécis pour que je me résolve à cette notation neutre...


Arte les 18 et 21.07.2022-

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le 20 juil. 2022

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