Attention : la phrase suivante risque d'être particulièrement compliqué si vous n'êtes pas familier de la série des Fate/stay night. Voilà la deuxième partie d'un triptyque adaptant la troisième voie d'un visual novel éponyme datant de 2004. Je vous ai perdu ? Dans ce cas, un nouveau monde n'attend plus que vous. Mais rien ne vous empêche de continuer ici, sauf si vous appréciez l'univers sans avoir vu ce film et dans ce cas, foncez-y tout de suite (sous réserve de ne pas être trop jeune) !


Premièrement, je commencerais par LE point faible éternel : Emiya. Alors oui, il est niais, épris d'une justice surnaturelle et passionné par le sacrifice de sa personne. Cependant, dans ce scénario, son caractère d'humain modèle est enfin mis à défaut et l'attachement peut s'opérer pour une fois. Taiga, en personnage insupportable est également plus effacée et dans la retenue, un bon point par rapport à la novel. Certaines critiques remarquaient un défaut de rythme. Pour ma part, je regardais régulièrement l'horaire pour vérifier qu'il restait encore du temps pour profiter de l'œuvre.


Évidemment, cet arc narratif se concentre sur Sakura, au détriment de Saber particulièrement. Rin et Archer obtiennent une place plus importante que lors du précédent film, tout comme Ilya. Rider continue son ascension scénaristique et Shinji persévère dans son "Shinjisme", en personnage haïssable, mauvais et pitoyable qu'il est. Enfin, Assassin (bien que moins présent) continue ses coups tordus et Zoken s'affirme peu à peu en attendant l'épisode final qui dévoilera toute son inhumanité (ou humanité, question de point de vue).


La musique est excellente, variée et s'allie idéalement avec la qualité graphique et surtout symbolique. Les mises en scène sont tour à tour jubilatoires, horrifiques, mélancoliques, embarrassantes, réconfortantes ou empreintes d'une terrible anxiété. C'est un arc-en-ciel d'émotions que l'on traverse qu'il s'agisse de l'affrontement brutal au château, de la merveilleuse romance sous la pluie digne d'un Shakespeare (j'en ai pleuré comme dans la novel) ou de la gêne poussée à son paroxysme avec le doigt ensanglanté (si vous trouvez cela bien trop malsain, un conseil, ne jouez pas à l'original).


D'ailleurs, certaines scènes symboliques pourraient devenir mythiques comme la danse des "bandelettes" et le rêve des bonbons. C'est bien simple, toutes les scènes que j'attendais tout en les appréhendant considérablement ont visé juste. Je remercie les auteurs de ne pas avoir fait un trait sur l'horreur des châtiments subis et provoqués, ainsi que sur la nature lasicve d'un des protagonistes. Il y a juste un petit détail qui a sauté par rapport à l'opération qu'est censé mener Kotomine sur Emiya, mais rien de très grave.


Bien sûr, c'est une fiction, les éléments aussi horribles soient-ils ne sont qu'une illusion même si la réalité peut parfois s'en approcher malheureusement. Apprécier l'évolution de ces dégradations chimériques de l'humanité, leurs conséquences et leurs questionnements ne signifie pas les tolérer ou les justifier si elles se matérialisent.


Naturellement, je ne cautionnerais pas les rires au moment d'une scène plutôt choquante. Même s'il s'agit d'un monde imaginaire, la thématique est lourde et cette hilarité ne me parait pas bien placé. Reste l'éternel questionnement : Peut-on rire de tout ? Et plus précisément, peut-on rire d'atrocités sans nuire aux victimes de ces mêmes atrocités (qui ne sont pas condamnées à n'être que cela) ? Idéalement, je dirais que oui, mais l'idéal n'existe que dans nos pensées me semble-t-il (c'était la minute philo).


Au final, en considérant l'élément initial et des fortes attentes que j'en avais, la promesse de ce film est parfaitement tenue et surpasse même son prédécesseur. Pour tout dire, je souhaite déjà le revoir, alors n'hésitez pas une seconde de plus. Si vous êtes prêts à affronter la joie, la peur, la douleur et le malaise de cette troisième voie, ne vous retenez plus, jetez-vous dans cet univers !

Thalacanthe
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le 15 juin 2020

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Thalacanthe

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