Deux frères aux caractères opposés se lancent dans un road-trip à travers les Etats-Unis pour découvrir l'identité de leur père après avoir réalisé que leur mère leur avait menti au sujet de la mort de ce dernier depuis des années...
Pas de quoi tomber à la renverse devant l'originalité d'un tel pitch, n'est-ce pas ? C'est d'ailleurs tout le problème majeur de ce "Father Figures", le film ne donne jamais le sentiment d'avoir l'ambition d'offrir quoi que ce soit de réellement inédit. De ses bases avec ses frères incarnés par des acteurs désormais prisonniers des mêmes rôles stéréotypés (Ed Helms en médecin psychorigide frustré et Owen Wilson en dilettant à l'optimisme naïf) jusqu'à l'aventure qui va en découler, quasiment tout semble emprunter des pistes extrêmement balisées sans laisser place à la moindre surprise.
Ce voyage sera bien entendu l'occasion pour les frères d'exposer tous les non-dits parasitant leur relation pour en recréer une nouvelle plus saine, le passage en revue de ces potentiels pères incarnés par des guests de renom (l'ancienne gloire du football US Terry Bradshaw, J. K. Simmons, Christopher Walken) permettra évidemment d'explorer les facettes contradictoires de la figure paternelle pour en tirer un maximum de situations comiques et la finalité de ce road-trip débouchera bien entendu sur une révélation que les frères n'avaient pas envisagé afin de consolider un peu plus la force de leurs liens.
Bref, le voyage initiatique au coeur de "Father Figures" se déroulera presque en permanence sur une autoroute de situations attendues privilégiant toujours une certaine efficacité qui a fait ses preuves au détriment de toute forme d'originalité. Ce choix de miser sur des ressorts faciles ou éculés sera d'autant plus frustrant qu'à l'occasion de ses très rares déviations vers des directions nouvelles (la révélation finale notamment), le film nous laissera entrevoir une forme d'émotion bien plus sincère parvenant sans mal à s'extirper du formatage sur lequel il s'était construit jusqu'alors.
En définitive, "Father Figures" se laisse suivre sans réel déplaisir ou ennui, l'abattage habituel et souvent irrésistible de ses deux comédiens principaux y est pour beaucoup dans les sourires que le film provoque, mais son manque flagrant et perpétuel d'authenticité le condamne à un oubli immédiat aussitôt son visionnage achevé.