Dans la catégorie des films qui veulent donner un cachet "vintage" ou "série B" à leur métrage de manière volontaire, il y a deux écoles : l'école Rodriguez, commerciale, pleine de fric et adulée chez Mad Movies comme chez Télérama, ce qui, il faut l'avouer, ne fait pas très "série B". Et puis il y l'école "Father's Day", bien plus crédible qui vient cotoyer les excellant "Hobo with a shotgun" et autres "Black Dynamite".
Commençons par la chose qui m'a fait bander dans Father's Day, et ce dès l'apparition des logos de sponsors. L'aspect visuel du film est tout simplement une merveille. Ici, le real ne s'est pas contenté de rajouter un pauvre fltre de pellicule abîmé pour donner du cachet à son film. Si le titre de mon fichier AVI n'affichait pas FATHERS.DAY.2011, j'aurais certainement pensé me retrouver face à une authentique série B des année 80. L'image est crade, le son saturé, les décors comme les costumes, ainsi que la musique sont délicieusement 80ies. Et surtout la photo est sublime. Des teintes de rouges et de bleus qui donnent au film de faux airs de "Suspira".
Second élément bandant, le ton. Le film oscille constamment entre la moquerie et l'admiration pour la série B. Certaine scène sont franchement marrante et se moque clairement des dialogues ou de la mise en scène que l'on peut retrouver dans quelques vieux films fauché d'il y a trente an. Citons en exemple cette séquence absurde ou le curé traverse en l'espace de 10 secondes, et à pied des territoires enneigés, des jungles et des déserts pour retrouver Ahab, censé vivre "très très loin". On pourrait aussi citer ce magnifique discours métaphorique sur le sirop d'érable ou encore le dénouement totalement improbable. Et paradoxalement, le real parvient aussi à insérer des scènes très premier degré, ou l'on arrête soudainement de rire et ou l'on constate que ce film reste un film d'horreur. Je grimace rarement devant du gore, mais il faut dire, que là, le film va très loin. Des viols qui ringardisent celui de "Delivrance", de la nécrophilie à faire bander Lucas Magnotta et des mutilations de pénis qui piquent les yeux...
Et puis il y a tout le reste qu'il est difficile de juger lorsque le partit prit est de faire un film rendant hommage à la médiocrité. Les acteurs sont-il mauvais ? Ou sont-ils excellents dans leur rôle de mauvais acteurs ? Même constat avec le scénario ou les dialogues
Mais globalement, Father's Day reste une très bonne surprise. Drôle, sincère, pertinent, bien foutu, gore et whatthefuck à souhait.