Fatman adopte tous les tics qui définissent ces productions d’action médiocres dont est abreuvé le marché de la VOD, soucieuses d’enfouir leur incapacité à faire du cinéma sous une avalanche de poses ridicules et stériles. Le vernis gratté, il ne reste qu’un scénario abracadabrantesque dont l’intrigue principale prend une heure à démarrer, surfant sur la vague des Pères Noël interdits type Bad Santa ; scénario qui repose uniquement sur la rencontre de deux hommes et leur affrontement qui, quand il intervient enfin, déçoit : mise en scène clipesque qui multiplie les effets de cadrage de façon gratuite et aléatoire, musique pompière – quoiqu’inspirée –, acteurs caricaturaux à souhait. On cherche le cinéma, on espère le cinéma, on déchante rapidement. C’est à se demander ce que Mel Gibson est venu faire dans cette galère, sinon arrondir ses fins de mois et financer son prochain long métrage.
À l’image de Killing Gunther sorti en 2017, voilà un produit aguicheur dont la carence d’âme et de talent le pousse à entasser, exagérer, recycler des postures et des gestes piqués à droite à gauche. La stylisation et le décalage de tons exigent un certain savoir-faire doublé d’un propos de fond, troqués ici contre la bêtise congénitale d’un gros paquet sans contenu mais emballé pour emballer.