Dans les années 30, deux soeurs, petites employées, livrées à elles-mêmes, veulent se divertir. Mais les lieux de divertissement s’avèrent aussi des lieux de débauche. Elles se retrouvent malgré elles entraînées dans une spirale de délinquance et de déchéance.
Ce film est en réalité un hommage. Le rue Faubourg de Montmartre est filmée, dans les plans d’ouverture et de fermeture, comme l’Avenue de Broadway avec les enseignes lumineuses de ses salles de spectacle qui clignotent et tourbillonnent. On y trouve aussi des moment musicaux. Mais le modèle est surtout le Strassen Film :
1) par le thème : des gens de la classe moyenne qui veulent s’encanailler pour sortir de leur ennui et qui se retrouvent entraînés dans de graves ennuis.
2) par l’esthétique, parfois copiée au plan près : une image très exposée, pâle et lumineuse, des plans sur les visages effarés des héroïnes, légèrement en plongée, un léger travelling avant puis un plan rapproché.
Il y a aussi un hommage à d’autres films allemands, la dernière partie du film se déroulant dans un village, avec des scènes de harcèlement par la foule.
C’est la première fois que je vois un décalque aussi transparent. Le film n’est pas génial, ni original du coup, mais il offre une jolie variation. L’image est vraiment belle. Et il y a aussi un traitement réaliste, avec une belle description de la vie Faubourg Montmartre. J’ai trouvé les personnages féminins assez originaux, il me semble que l’on voit peu ces petites employées, célibataires autonomes, dans les films des années 30, et la description de leur quotidien est du coup intéressante.
C’est donc un film intéressant et agréable à regarder.