Suite et fin (pour ce soir) des réalisateurs bobos qui envoient des coups de couteau dans le cerveau.
Débarrassons-nous au préalable d'un détail : Andreï Zviaguintsev est un génie, digne héritier des plus grands maîtres russes. Ceci posé, et ce n'est pas négociable, tout génie, surtout quand il le sait, s'approche fatalement de plus en plus de la sortie de route, du petit geste superflu qui peut à tout moment le faire chuter de cheval.
Et avec cette "Faute d'amour", le Andreï est régulièrement à deux doigts de cet accident. Comme toujours chez lui, la mise en scène est renversante ( cette neige, ces arbres, ce ruban, ces corps, p... que c'est beau ! ), le point de vue sans concession, puissant, bouleversant (même si la symbolique politique peut parfois agacer par sa présence ogresque). Mais cette fois, il y a la tentation de déranger encore un peu plus, de tester les limites de son spectateur avide d'aridité et de sensations fortes.
Et là c'est le drame... La scène putassière à tendance Autrichien barbu évoqué il y a quelques minutes. Je ne spoilerai pas mais ceux qui ont vu ou verront ce "Nelyubov" comprendront, je l'espère, de quoi je parle.
Attention, oh grand génie russe, à vouloir monter trop haut trop vite, la chute peut parfois s'avérer fatale. Demande à Vladimir et Joseph, ils pourront témoigner qu'à faire le malin, on finit souvent sévèrement déboulonné.