Andrey, l'homme. Ce n'est pas de l'interprétation, c'est de l'étymologie. Et puis la famille et la Russie, les deux piliers jumeaux de notre bon vieux Zdedededev.
C'est cet homme qui conduit avec une quasi-chiante langueur l'image qui, tantôt fixant, tantôt glissant, aime traîner un peu avant ou après l'action comme, au hasaaard, un enfant volatilisé observerait ses parents s'affoler en vain ou encore, par exeeemple, un artiste assisterait en retrait à la déperdition de sa tendre et détestée patrie.
La tentation d'une urgence est savamment esquivée, au profit d'une retranscription ordinaire et donc réaliste du drame. Ce choix donne à la seconde moitié du film un rythme las et une atmosphère désespérante, en osmose avec les efforts des personnages.
Quittons quand-même le faux lyrisme de l'art de la critique cinq minutes pour dire que les longueurs de la première partie redonneraient légitimement à Didier Bourdon l'envie de dire en regardant à travers une vitre embuée (et aux grands défenseurs du Cinéma d'hauteur de me répondre) : "mais tu peux pas comprendre !".
Le Retour, dont la radicalité ne tenait peut être qu'à des illusions de jeunesse, n'est pas égalé. La recherche du sous-texte, bien que facilitée, reste ludique. La décomplexification pourrait heurter les plus prétentieux mais la lisibilité n'ampute pas le sens. Toutefois, le message politique fatigue.
Notons une séquence d'UrbEx digne d'un bon clip de rap indé, regrettons un statement de papy sur les selfies et répondons pour finir au poète : "I'm afraid the russians hate their children too"
Remerciements : Andrey Zvandkedcev pour son sens de l'auto-dérision.