JE VOUS FAIS PEUR !?! ♡ VLOGTOBRE

Hello tout le monde ! J'espère que vous allez bien. Donc on se retrouve aujourd'hui dans un nouveau vlog. Comme vous avez pu le voir dans le titre aujourd'hui, je vais aborder un sujet très personnel qui a une dimension importante dans ma vie. Donc voilà je vous amène avec moi pendant 88 minutes. J'espère que ça va bien se passer. J'espère que ça va être sympa. Là j'attends mon taxi. C'est parti on se retrouve tout de suite. Voilà voilàaa.

Je force un peu le trait, mais c'est bel et bien l'impression qui m'est restée après cette séance quelque peu hypnotique. Il ne s'agit pas d'un documentaire structuré qui entend présenter le traitement de la peur au Cinéma, ni même son historique, mais d'un travail exploratoire très intime sur la manière dont Charlie Lyne perçoit la thématique. Ni plus ni moins.

Je suis plutôt fasciné par le résultat qui semble presque improvisé alors même qu'on se doute du travail d'orfèvre qui soutient l'agencement des 82 morceaux utilisés. Mais quoi qu'il en soit la non-structuration du documentaire rend l'exercice plutôt limité. Oui il est très incarné, mais il est loin d'être très inspiré. Les idées qu'elle expose peinent à dépasser les lieux communs : la peur irrationnelle, le spectateur conspirateur de sa propre peur, le rapport au réel, la mort... L'anecdote de l'enfance côtoie le ressenti sensoriel de ses angoisses. Une technique pour se couper d'un film au Cinéma côtoie un commentaire insignifiant sur un extrait "lambda". Elle n'approfondit pas le sujet, elle l'effleure et le caresse en même temps qu'elle nous immerge dans son petit monde. Avec sa voix mi-monotone mi-suave, elle nous chuchote le fil de ses pensées sans aucune une logique particulière. Une expérience étrange qui flirte presque avec de l'ASMR.

Il n'y a donc pas d'échelle dans ses propos. Tout est terrifiant. Tout est crispant. Tout est traumatisant. Son exercice de style la pousse à l'exagération constante. "Vous ne voyez jamais la peur arriver. Elle vous avale" dira-t-elle sur un extrait du film Ambert Alert : Terror on the highway pourtant super prévisible. À plusieurs reprises, je trouve qu'elle se fait aussi dévorer par la force des images qu'elle utilise. La futilité de son discours s'aligne parfois difficilement avec la manière dont elle l'illustre. Si bien que je me suis parfois détaché de son commentaire audio en le reléguant au second plan...

Le spoil consenti c'est presque une affaire d'investissement : j'accepte d'en voir un peu plus, mais j'attends quelque chose d'intéressant en retour. Quand je matte un Every Frame a Painting, je sais qu'au bout de la course, je vais en sortir enrichi. Ici, il faut reconnaître que le spoil est employé un peu gratuitement : le final de Gravity, les deux fins de Brazil, plusieurs morceaux clé d'Elephant, etc. Paradoxalement, ça participe à une certaine désacralisation de la peur. Lorsqu'on extrait certaines fulgurances horrifiques de leur environnement, ils font beaucoup moins effet et peuvent même provoquer l'effet inverse; certains passages provoquant dans la salle un rire mal-approprié.

Pour autant, je ne mettrais pas Fear Itself au bûcher. Il s'agit finalement d'une expérience très sensorielle et je dois avouer avoir plutôt apprécié le voyage. D'autant que ça m'a permis de découvrir de nombreux films intéressants, notamment du côté de l'Asie, dont voici la liste complète (ici). Son précédent documentaire , Beyond Clueless, me semble déjà plus intéressant selon les quelques retours que j'ai pu avoir.

Sur ce je vous embête pas plus. Je vous fais à toutes et à tous de très gros bisous. Des nouveaux vlog arrivent bientôt. Voilà c'est tout ce que j'avais à vous dire. Je vous dis à très vite dans un prochain vlog. Bisous bisous. Bye bye !